dimanche 11 juin 2017

Doit-on mettre un préservatif pour faire l'amour à son chien ?


Charles Danten 

Il est difficile d’évaluer avec certitude la popularité de la zoophilie, autrefois dénommé, bestialisme [1]. Ce sujet étant encore tabou dans de nombreuses sociétés civilisées, personne n’oserait avouer publiquement son penchant sexuel pour sa chatte, sa chienne ou sa jument. Mais à en juger par les milliers de sites pornos consacrés à ce thème, la zoophilie est beaucoup plus répandue que l'on croit, suffisamment du moins pour être légalement interdite au Danemark. Autres signes des temps : d'après le Daily Mail, à  prendre avec un grain de sel, les zoos érotiques où il est possible d’avoir une relation sexuelle payante avec un lama, une chèvre ou une brebis sont de plus en plus à la mode ; et selon RT, en Suisse, les violences sexuelles sur les chevaux augmentent de façon inquiétante. 



Dans une étude exhaustive qui a fait date, la première du genre, « Bestialité et zoophilie. Relations sexuelles avec les animaux (Bestiality and Zoophelia: Sexual relations with animals) » les scientifiques américains, Andreas L. Beetz et Anthony L. Podberscek, ont répertorié ce qui se faisait couramment dans le domaine [2]. Un exemple parmi cent, une femme se faisait plaisir sexuellement en insérant dans son vagin un hamster enfermé dans un condom noué par un nœud. 

Le bestialisme se pratique partout dans le monde, autant au Québec qu'en Europenotamment en France où certains couples payent des prostituées, de préférence noires, pour qu’elles se fassent pénétrer en levrette par leur berger allemand ou un autre gros chien du même genre. D'autres, demandent à leur esclave sexuel de faire une fellation à leur chien. Le tout est filmé sur vidéo pour la postérité. Même les journalistes qui ont étayé ces faits pour l’émission québécoise, Les Francs Tireurs, étaient choqués, et c’est peu dire [3]

Mais ces journalistes ont-ils raison de s'alarmer lorsqu’on sait qu'au Canada de Justin Trudeau, les relations sexuelles avec les animaux sont légalement permises, voire encouragées. Peter Singer, par ailleurs, le Karl Marx de la libération animale, l’autorité suprême en ce qui concerne l’usage des animaux, voit dans le bestialisme, la fin du spécisme, l’équivalent du racisme chez les humains [4]. Même le pédopsychiatre, Boris Levinson, l’instigateur du phénomène inédit des animaux de compagnie, aujourd’hui décédé, un homme obsédé dans ses écrits par la sexualité des jeunes garçons, recommandait le bestialisme avec autant d’enthousiasme que Peter Singer:
[...] Chaque grande ville est remplie de solitaires — des hommes et des femmes qui passent leur temps à contempler un monde apparemment hostile. Les plus fortunés ont des pets comme bouée de sauvetage. Quelques-uns de ces solitaires maintiennent un intérêt pour le sexe, mais sans avoir d’exutoire. Or, la masturbation, voire une relation plus intime avec leurs animaux, devrait être considérée comme désirable et normale.
À mon avis, il est malavisé d’interdire les relations sexuelles entre les animaux et les humains. Pour un enfant, la masturbation avec un animal est préférable à la masturbation en solitaire. Pour les quelques femmes qui s’assurent une gratification sexuelle en pratiquant le cunnilingus avec leur chien de poche, les animaux jouent un rôle d’hygiène mentale dans la mesure où ils permettent aux femmes de satisfaire des besoins qui autrement ne seraient pas assouvis.
(...) Se défouler sur les animaux sert à canaliser des comportements passibles d’être sévèrement punis légalement. Le voyeur par exemple, au lieu de devenir un peeping Tom qui embarrasse les femmes ou les couples engagés dans un rapport sexuel, peut ouvertement et sans honte observer ces comportements chez ses pets. Il peut même se masturber en même temps sans mettre en danger la paix publique et la morale. [5]

Or, d’un point de vue pratique, de nombreuses maladies sont transmises sexuellement des animaux aux humains, notamment la brucellose et la leptospirose. Par conséquent, faire l’amour à son chien sans préservatif n'est pas à conseiller. Des blessures de tout genre sont également à redouter, à moins de faire dégriffer et extraire les dents des chiens baiseurs et suceurs par les vétérinaires. L'immobilisation de la chienne en chaleur dans une attelle de contention, une pratique courante dans les usines à chiots [6], va de soi. Une muselière ferait aussi bien l’affaire, mais la chienne ne serait pas plus docile au moment de la pénétration en dehors des chaleurs. Impossible non plus de lui arracher la tête comme il est fait à la poule pour susciter une contraction du cloaque qui décuple la jouissance de celui qui a introduit son pénis en érection dans cet organe [7].

Malheureusement, donner des droits aux animaux n'y changera rien, car aucun animal est en mesure de les faire valoir.

Références

  1. Dekker Midas. Dearest pet: On bestiality (2000). Verso books.
  2. Bestiality and Zoophelia: Sexual relations with animals (2005). Éditeur : Andreas L. Beetz et Anthony L. Podberscek. Purdue University Press. 
  3. Interview avec Amily-James Koh-Bela (2004). La prostitution Africaine en Occident. Ccinia éditeur. Les Francs-Tireurs. TéléQuébec. Nov. 2006.
  4. Peter Singer (2001). « Heavy petting ». Nerve magazine (page consultée le 21 juin 2013).
  5. Levinson Boris (1974). « Ecology of the Surplus Dog and Cat. » Chicago, Ill: Conference : 18-31; (1978). « Pets and personality development. » Psychological reports. 42 : 1031-1038; (1998). Pet-Oriented child psychotherapy, 2e edition. Charles C. Thomas.
  6. Yi-Fu Tuan (1994). Dominance and Affection. The Making of Pets. Yale University Press.
  7. Peter Singer. Art. cité.