Que ce soit en journalisme ou en science,
la fausseté et la fraude sont un fléau
que chacun doit combattre le plus vigoureusement possible.
la fausseté et la fraude sont un fléau
que chacun doit combattre le plus vigoureusement possible.
La promotion des bienfaits psychologiques
et physiques des animaux s’appuie sur une quantité phénoménale d’études de recherche,
notamment en psychologie. Les problèmes méthodologiques associés à cette recherche en croissance exponentielle sont par contre majeurs et persistants dans la durée.
H. Herzog (2016). Are the Results of Animal Therapy Studies Unreliable? Most animal therapy studies do not have enough subjects to be valid. Animals and Us. Psychology Today. |
En 1984, dans un article de synthèse
toujours d’actualité, les scientifiques américains, A.M. Beck et
A.H. Katcher, avaient pourtant relevé les failles méthodologiques couramment identifiées dans ce domaine de
recherche (1). Et bien qu'ils aient complètement démenti les thèses de la zoothérapie, cette « recherche » continue à ce jour avec exactement les mêmes lacunes.
Les problèmes méthodologiques les plus fréquents
Si plusieurs études de recherches sont
publiées dans des revues scientifiques, à quelques
rares exceptions près, les études en question, y compris celles du défunt pédopsychiatre,
Boris Levinson, l’instigateur du phénomène actuel des animaux de compagnie, un homme obsédé dans ses écrits par la zoophilie et la sexualité des jeunes enfants, sont majoritairement des études de cas (2)(3)(4)(5)(6)(7)(8)(9) ; ces études dites « qualitatives » s’appuient
exclusivement sur des témoignages de chercheurs ou de sujets d'étude.
Or, bien que ce type d'études soit important pour ouvrir des voies de recherches et identifier des phénomènes nouveaux, elles sont à ranger sur l’échelon le plus bas de l’échelle des critères de validité scientifique. En d’autres termes, ce type d’étude ne démontre absolument rien, cent témoignages n’ayant pas plus de valeur scientifique que mille, voire cent mille témoignages (10).
Pour valider une hypothèse correctement :
- on doit recourir à des recherches dites « quantitatives » autorisant l’emploi de statistiques comme des études épidémiologiques de grande envergure ou des études comparatives entre un groupe témoin sans animaux et un groupe avec animaux, préférablement à l’insu (les sujets de l’étude ignorent les objectifs de l’étude) ;
- le nombre de sujets étudiés doit également être suffisamment élevé pour être significatif ;
- on doit par ailleurs suivre les sujets de l’étude pour vérifier si les effets observés sont durables ;
- pour assurer la neutralité de l’étude, l’élimination des conflits d’intérêts financiers et professionnels va de soi ;
- les chercheurs doivent posséder les compétences nécessaires ;
- enfin, on doit tenir compte des effets sur les animaux qui sont utilisés à cette fin, car il est communément admis que les animaux en profitent autant que les humains.
C’est grâce à une combinaison d’études de
différents types, qualitatives et quantitatives, que les chercheurs réussissent
à se prononcer sur un sujet avec un degré de certitude qui dépend directement
de la qualité de ces études, et aussi, de leur nombre.
Or, en zoothérapie :
- les études quantitatives sont peu nombreuses ;
- le nombre de sujets étudiés est ridiculement bas ;
- il n'y a aucun suivi des résultats sur le long terme ;
- les groupes témoins sont absents ;
- la compétence des chercheurs laisse à désirer ; n'importe qui, de fait, avec un simple baccalauréat en psychologie ou un diplôme d'infirmière, par exemple, peut s'improviser « chercheur » avec les lacunes que cela présuppose ;
- les données des études sont compilées par les propriétaires et les employés des centres de zoothérapie qui participent à cette recherche, avec les conflits d'intérêts que cela implique ;
- l'industrie mandate des mercenaires de la science pour rédiger de fausses études qu'elle publie dans ses propres revues scientifiques ;
- enfin, les conséquences néfastes de cette industrie sur les animaux, la nature et la société en général, que nous avons documentées dans notre livre, Un vétérinaire en colère. Sur les chemins de la rédemption, sont totalement occultées.
Comme le disent les scientifiques
américains, Krugger et Serpell, « bien qu’impressionnantes par leur
variété et leur étendue, aucune de ces théories n’a été testée adéquatement par
des études quantitatives, et la plupart de celles qui l’ont été ont donné des
résultats équivoques ou contradictoires » (11). Un constat corroboré en 2008 par les scientifiques
Lilienfeld, Scott O. et Arkowitz, Hal (12), en 2010 par les scientifiques Anna Chur-Hansen, Cindy
Stern et Helen Winefield (13) et en 2011 (14) et en 2016 par le scientifique, Harold Herzog, qui constate ceci :
« L'existence d'un "effet animal" généralisé sur la santé physique et mentale de la population est une simple hypothèse sans aucun fondement [...] Bien que les médiats soient remplis d’articles vantant les bénéfices sur la santé des animaux, les études qui démontrent que les animaux n’ont aucun impact ou qu’ils ont des effets négatifs sur
la santé mentale et physique du public font rarement les manchettes. (15) »
« L'existence d'un "effet animal" généralisé sur la santé physique et mentale de la population est une simple hypothèse sans aucun fondement [...] Bien que les médiats soient remplis d’articles vantant les bénéfices sur la santé des animaux, les études qui démontrent que les animaux n’ont aucun impact ou qu’ils ont des effets négatifs sur
la santé mentale et physique du public font rarement les manchettes. (15) »
L’implication des psychologues
L'implication prépondérante des psychologues et des psychiatres soulève par ailleurs un sérieux problème de crédibilité et de compétence, car la psychologie en général ne suit pas les critères de scientificité. Selon Jacques Forget, vice-doyen à la recherche en sciences sociales à l’Université du Québec à Montréal :
«
Une psychologie qui se prétend scientifique devrait utiliser une méthode de
recherche scientifique. Toutefois, dans bien des cas, on préfère s'appuyer sur
l'autorité. [...] De plus en psychologie professionnelle, c'est la recherche qualitative qui est souvent
privilégiée ; [...] Pourtant, et en dépit de son intérêt, l'estimation
qualitative ne peut remplacer la recherche quantitative, basée sur des
données probantes et reposant sur de nombreuses expériences ou études. (16) »
Ainsi, la promotion de la zoothérapie s'appuie exclusivement sur l'autorité des chercheurs et des agents sociaux qui en tirent profit comme les fabricants d’aliments pour animaux, les vétérinaires, les psychologues, les médiats de masse et certains propriétaires qui se complaisent dans les « fake news » de la zoothérapie.
Le mot « escroquerie » est sans doute un
peu fort, mais disons que la méthode soulève une forte suspicion de
non-neutralité, voire de malfaisance, du même ordre que celle soulevée par de
plus en plus de monde, notamment dans les domaines de l'information et de la recherche pharmaceutique et médicale (17)(18)(19)(20).
Références
Références
1. A.M Beck et A.H. Katcher (1984). A new look at pet-facilitated therapy. Journal of the
American Veterinary Association; vol. 184, no 4.
2. Boris Levinson (1962). The dog as a
co-therapist. Mental hygiene,
vol. 46, p. 59-65.
3. Boris Levinson (1964). Pets: a special
technique in psychotherapy. Mental hygiene,
vol. 48, p. 242-248.
4. Boris Levinson (1965). The veterinarian and
Mental hygiène. Mental Hygiene,
vol. 49, p. 320-323.
5. Boris Levinson (1965). Pet psychotherapy:
use of household pets in the treatment of behaviour disorders in childhood. Psychological reports,
vol. 17, p. 695-608.
6. Boris Levinson (1974). Psychology of pet
ownership. Proceedings of the National Conference on the Ecology of the Surplus
Dog and cat. Chicago, Ill. : Conference, p. 18-31.
7. Boris Levinson (1978). Pets and personality
development. Psychological reports,
vol. 42, p.1031-1038.
8. Boris Levinson (1980). Pets, Child
development, and mental Illness. Journal
of the American Veterinary Association, vol.157, no 11, p.
1759-1766.
9. Boris Levinson (1997). Pet Oriented Child
Psychotherapy. 2e ed. Springfield : Charles C. Thomas.
10. Evaluating
Quality of the Evidence. Guide to
Clinical Preventive Services. 3e éd. 2000-2002,
XIXVIII.
11. Kruger, K.A. & J.A.
Serpell (2008). Animal-Assisted Interventions in Mental Health: Definitions and
Theoretical Foundations. In: Fine, A.H. (Ed.) Handbook on
Animal-Assisted Therapy: Theoretical Foundations and Guidelines for Practice,
2nd Edition. New York: Academic Press; p. 21-38.
12. Scott O. Lilienfeld and
Hal Arkowitz (2008). Is
Animal-Assisted-Therapy Really the Cat's Meow? The jury's out on whether
animals can initiate long-lasting improvements in mental health. Scientific American,
no 5.
13. Anna Chur-Hansen, Cindy
Stern et Helen Winefield (2010) « Gaps in the évidence about companion animals
and human health: some suggestions for progress. » International Journal of
Evidence-Based Healthcare; vol. 8, no 3, p. 140–146.
14. Harold Herzog (2011)
The Impact of Pets on Human Health and Psychological Well-Being: Fact, Fiction,
or Hypothesis? Current Directions in
Psychological Science 20: p.
236.
15. Harold Herzog (2016). Are
the results of Animal Therapy Studies Unreliable. Most animal therapy studies
do not have enough subjects to be valid. Animals and Us. Psychology Today.
16. Jacques Forget (2009). La
psychologie est-elle une vraie science ? Conférence
présentée par Les sceptiques du Québec.
17. David Michaels (2008). Doubt is Their
Product. How Industry’s Assault on Science Threatens your Health. Oxford
University Press.
18. Bruce
Patsy (2006) « Recent trials in hypertension: Compelling science or
commercial speech? » Journal of the
American Medical Association.
19. P.
Kassirer (2005) On the Take: How
Medicines Complicity with Big Business Can Endanger your Health. New York:
Oxford University Press.
20. S.
Rampton et J. Stauber (2001). Trust us, Were
experts! How Industry Manipulates Science, and Gambles with your future. New York : Center for media and
democracy.