jeudi 4 avril 2019

La vision eurêka

Charles Danten


Le livre du Dr Betty Edwards, Apprendre à dessiner avec le côté droit du cerveau, traduit en treize langues et vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires, est tout simplement génial. Je l'ai lu plusieurs fois en faisant religieusement tous les exercices recom-mandés. Grâce à ce livre, je sais désormais dessiner suffisamment bien du moins pour me débrouiller seul, et c'est ça le principal. Je n'aime pas être tributaire d'autrui, et en général, dans l’odyssée de la vie, je préfère travailler seul dans mon petit coin, bien arrimé au mat de la réalité. 
Comme le dit Betty, pour bien dessiner, il faut d'abord bien voir, et pour bien voir, il faut s'affranchir de l'intempestif cerveau gauche, le siège de la pensée. Elle a bien étudié la question et toute sa méthode pédagogique consiste à aider ses élèves à se libérer de la dictature de la gauche cérébrale. Elle leur dit de voir les objets sans les nommer pour se détacher de leur signification schématisée, et donc, limitée. Une démonstration factuelle valant mille mots, Betty leur fait faire un autoportrait. 
Comme tout élève qui se respecte, je l'ai fait moi aussi. Le résultat m’a étonné. Moi, un quinquagénaire dans la force de l’âge, j'ai fait un dessin qui ressemblait à un gribouillis d'enfant. Les yeux, le nez, le rond du visage, les lèvres, le cou étaient exactement comme j'avais appris à les dessiner pendant l'enfance lorsque je suivais des cours de dessins à l’école élémentaire. Comme je n'avais pas dessiné depuis, ces empreintes d’un autre temps étaient restés gravés dans mon esprit à mon insu, et c'est à travers elles que je me voyais inconsciemment. 
Alors que mon œil captait sur la rétine mon apparence réelle, dans l'ombre, mon cerveau faisait un travail d'édition, un couper-copier-coller, pour ajuster la réalité à l'idée qu'il s'en faisait. J'ai vite compris que ce que nous voyons, lisons ou entendons est remanié pour concorder avec des notions apprises pendant l’apprentissage.
Grâce à Betty, j'ai aussi constaté que mon dessin manquait de contraste, que certaines facettes de mon visage étaient plus accentuées que d'autres, que ma vision d'ensemble était réduite et plutôt pauvre et schématisée. Les partis de mon visage s'agençaient grossièrement comme les morceaux inertes d'un casse-tête. Pas de mouvements, de vie et de liens, que de pâles reflets d'un temps révolu, d'un simplisme ridicule. 
J'ai tout de suite compris l'importance de cette expérience. Même si je le savais intellectuellement, je ne le savais pas avec mes tripes. J'en avais seulement une idée conceptuelle de la même nature que celle que j'entretenais à propos de mon visage. 
Je peux remercier Betty pour cette vision de type eurêka, et pas un de ces petits eurêka minables qui ne concerne qu'un tout petit fragment de la personnalité, mais un de ceux qui vous transforment radicalement dans votre être tout entier. J'avais enfin compris la différence entre connaître et savoir.
Je SAVAIS désormais que je voyais autrui, les animaux, la nature, l’histoire et mes rapports à la vie à travers le prisme des concepts et des expériences emmagasinées pendant mon apprentissage. Je pris conscience que plusieurs de ces empreintes conceptuelles étaient démodées, voire fausses. 
Je comprenais mieux désormais pourquoi j'avais toujours eu tant de difficultés à changer ou à abandonner une mauvaise habitude. Profondément incrustées en moi, ces pensées polluantes agissent en douce, en toile de fond, par action réflexe, machinalement, en dehors de mon champ de conscience. 
J'ai beau réussir parfois à penser autrement par un effort de volonté courageux, le naturel finit toujours par revenir au galop. Tant que je ne m'en débarrasserai pas une fois pour toutes, ce prêt à penser enfoui dans les méandres de ma mémoire agira toujours à mon insu, avec un déterminisme implacable. 
Je sus dès lors que je pouvais transposer cette information à presque tous les aspects de ma vie. Je compris que je devais trouver un moyen de me détacher le mieux possible de mes idées toutes faites. Le problème, souligne Betty, c'est que nous définissons tout par le langage et qu'en utilisant des mots pour décrire n'importe quoi, nous tombons automatiquement dans le piège des concepts. 
Depuis que j'ai suivi l'atelier de Betty Edwards, je suis désormais beaucoup plus conscient des limites de la description. Avant de sauter trop vite aux conclusions, je dois retenir mon jugement, ne pas laisser mes préjugés interférer avec les faits, être capable de voir comment les parties s’agencent et saisir la signification profonde du portrait d'ensemble, sa propriété émergente, sa gestalt
Sinon, tout ce que j'apprendrai restera au niveau abstrait, et sans impact véritable sur ma vie. Au lieu d'en faire une expérience constructive, j'en ferai un simple divertissement, un objet de consommation comme les autres. Après avoir lu un livre, ou écouté un conférencier, je passerais à un autre, et au suivant... Je serai peut-être en mesure de répéter comme un perroquet savant ce que j'ai lu ou entendu, mais cette connaissance ne sera pas pédagogique au sens propre du terme. Autant parler dans l'oreille d'un sourd. 
Betty explique fort bien les erreurs les plus fréquentes que fait le cerveau gauche, le siège de la pensée symbolique. Il y a celles qui consistent à :

1. confondre la description avec la réalité;
2. réduire l'ensemble à ses parties;
3. raisonner exclusivement en surface; 
4. ne voir et retenir que les partis qui concordent avec ses idées reçues; 
5. hâter son jugement avant d’avoir pris connaissance de tous les faits. 

Rappelez-vous en, en lisant les articles de ce blogue, car ces facteurs d’incompréhension qui se résument à la pensée parcellaire sont beaucoup plus importants que l’on croit.


samedi 30 mars 2019

La propagande du multiculturalisme au secours des propitbulls

Charles Danten

Me Goldberg claironne sa propagande

« Racisme » est un terme de propagande conçu et utilisé dans les années trente par la gauche internationaliste (marxiste) dans le but de stigmatiser toute affirmation raciale de la part des Blancs et toute critique de l'immigrationnisme et du multiculturalisme (1). Or, ce terme empoisonné est couramment instrumentalisé par les porte-parole de l'industrie des animaux de compagnie comme la chroniqueuse vétérinaire de Salut Bonjour, Claudia Gilbert, pour stigmatiser toute critique des pitbulls et faire fléchir les autorités dans le sens voulu. Et ça marche. Plusieurs maires se sentant coupables sont en effet revenus sur l'interdiction des pitbulls suite à des accusations de ce genre (2). 
D'autres termes stigmatisants visant à réprimer toute critique sont couramment déblatérés par les propitbulls et les défenseurs des animaux et de l’industrie : « le pitbull est le juif du monde canin », « gazé », « chambre à gaz », « déporté », « génocide », « les pitbulls sont les Noirs de la société et les anti-pitbulls des KKK », « minorité visible », « discrimination d'une race », « le profilage racial des chiens sanctionne le profilage racial des êtres humains ».
 Avec des expressions et des termes de ce genre, ces agents de désinformation et d'intimidation bien versés dans la rhétorique du multiculturalisme, des droits civiques et des droits de l’homme font un amalgame entre la persécution des humains et la « persécution » des pitbulls. Comble de l'outrecuidance, au grand dam des associations juives qui ont fait interdire cette manifestation, les propitbulls voulaient même défiler dans la rue avec des pitbulls arborant une étoile jaune (3)(4)(5)(6)(7) !
« Je suis pour tout règlement qui demande de stériliser, vacciner, garder en laisse et enregistrer un chien, déclare Anne-Marie Goldwater. Même les muselières, je suis assez ouverte, mais “jamais je ne vais appuyer un projet qui cible une minorité visible de chiens. [...] Avec tout mon ADN d’avocate, je suis contre cette idée de discriminer une race. On est en 2016, on ne juge pas les humains par leur apparence, alors comment pourrait-on accepter de le faire avec les chiens ? (8) » 
Mais Mme Goldwater, ces chiens que vous défendez avec tout votre ADN comme si c’était des êtres humains en bonne et due forme ne sont pas des êtres humains, mais des animaux domestiques créés par l'homme précisément pour le servir. Il est tout à fait justifié par conséquent, compte tenu de leur mauvaise réputation et du danger qu’ils représentent pour les humains, notamment les enfants et les personnes âgées, de prendre certaines mesures de prévention, voire de précaution pour se protéger. On ne cible pas une « minorité visible », car encore une fois, les chiens ne sont pas des êtres humains, mais des animaux domestiques conçus par l'homme pour le servir. Pourquoi faites-vous un amalgame entre ces animaux et les humains ? 
De toute évidence si vous êtes pour la stérilisation, la vaccination, la contention, la muselière et l’identification obligatoire des animaux, vous êtes en flagrant délit de contradiction, car vous admettez de facto que les animaux ne sont pas des êtres humains. Ne savez-vous pas qu’on ne stérilise pas de force des êtres humains, on ne leur enlève pas la liberté, on ne leur passe pas une muselière et on ne les identifie pas non plus avec une micro puce sous la peau? Vous employez des termes et des arguments propres aux humains pour culpabiliser le public et le convaincre que vous avez raison. Cela s’appelle du chantage émotionnel et de l'intimidation.
La Coalition pour la promotion de la sécurité des personnes et des chiens, fondée par les avocats Geneviève et Julius Grey de même que Sabrina Sabbah, ne fait pas non plus dans la dentelle. « Je ne comprends pas, se lamente M. Grey, pourquoi, contrairement à tous les rapports des vétérinaires, on insiste pour dire que les règlements qui choisissent d'éliminer certaines races sont efficaces. (9) » Eh bien tout simplement parce que les rapports des vétérinaires, M. Julius, n’ont aucune crédibilité. Ces agents de désinformation patentés ne servent ni le public ni les animaux qu'ils soignent, mais leurs propres intérêts et ceux de leur industrie. Vous seriez plus crédible si vous citiez des études comme celles qui sont citées au début de cet article.
« La coalition, insiste M. Julius Grey, s'appuie sur des études qui démontrent que le bannissement de ces chiens n'a pas amélioré la sécurité des personnes en Ontario. (10) » Or, c'est faux. L'Ontario est au contraire un exemple à suivre (voire le tableau ci-dessous) (11). 

M. Julius Grey termine sa diatribe par des menaces de poursuites judiciaires et l'avertissement suivant : « Montréal sera pointée du doigt dans le monde entier pour son intolérance et son manque d'humanisme. (12) ». On croirait entendre Hillary Clinton ou CNN traiter Donald Trump de raciste et de xénophobe !
Ces tactiques d'intimidation cousues de mensonges et d'amalgames aux relents d'antisémitisme, de xénophobie, de racisme, de fascisme, de nazisme et d'holocauste sont des outils de propagande hostiles à ceux qui voudraient faire valoir leurs droits pour des raisons parfaitement légitimes. Sans ces « boules puantes », les opposants aux lois visant des races particulières seraient forcés de défendre leur point de vue avec des arguments objectifs, et ils échoueraient à coup sûr, car ils n'ont pas d'arguments raisonnables.

Références


1. Sam Francis (1999). The Origins of  “Racism”. The Curious Beginnings of a Useless Word. American Renaissance; 10(5). 
2. Claudia Gilbert, vétérinaire (2015) L’agressivité et le racisme canin. Salut Bonjourde TVA.
3. Linda Hammerschmid (15 septembre 2016) Banning dog breeds – knee “jerk” political decisions. The Montrealer.
4. Common pit bull argument Shriek Racisim – Pit bulls are Blacks and BSL is the KKK. Pit bull Holocaust – Pro BSL BAN THE BREED – STOP THE DEED – Anti Pitbull and Pit bull owner website : https://pitbullholocaust.wordpress.com/2014/12/01/common-pit-bull-argument-shriek-racisim-pit-bulls-are-blacks-and-bsl-is-the-kkk/ (site consulté le 11 nov. 2016)
5. ‘Puppycide’: 2 Detroit cops kill 100 dogs during tenure, investigation reveals. RT : https://www.rt.com/usa/367086-detroit-police-dog-killings/ (site consulté le 16 novembre)
6. Marjorie Ingall (2016). The Jews of the Canine World. Pit bulls have been unfairly stereotyped as genetically dangerous monsters. Sound familiar? Tablet Mag.
7. Amélie Pineda (17 juillet 2016). L’avocate-pitbull est prête à montrer les dents en cour. Me Anne-France Goldwater est contre l’interdiction des pitbulls dans les villes. Journal de Montréal.
8. Ibid.
9. Une coalition contre l'interdiction des pitbulls à Montréal (21 septembre 2016). Radio-Canada : http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2016/09/21/004-coalition-avocats-defense-pitbulls-chiens-interdiction-ville-montreal.shtml (site consulté le 12 novembre 2016).
10. Ibid.
11. Eric Andrew-Gee et Joel Eastwood. Article cité.54. Une coalition contre l'interdiction des pitbulls à Montréal. Article cité.