vendredi 27 septembre 2019

Les ours polaires sont en pleine forme, Mlle Thunberg

La supercherie climatique, une vérité qui dérange

Charles Danten




Les thèses du célèbre documentaire sur le réchauffement climatique, Une vérité qui dérange, sont l’invention d’un scientifique véreux nommé, Michael Mann, un climatologue de renommée internationale travaillant pour le 
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l'ONU (1). 

Son graphique en forme de bâton de hockey publié pour la première fois en 1998 dans la revue scientifique, Nature (2)était la vedette du rapport sur le climat de l’ONU (2001) qui s’est traduit par une levée de boucliers d’une ampleur sans précédent (3). 

Cette courbe falsifiée par le Dr Mann et ses collègues montrait que le climat était monté en flèche après plus de 1000 ans de stabilité, et que cette hausse de température aussi soudaine qu’inédite ne pouvait être due qu'à l’activité humaine, notamment à la production de CO2, cette molécule « climatocide » que la jeune militante écologique de 16 ans, Greta Thunberg, prétend voir à l’œil nu (4). 

Or, depuis que Mlle Greta a vu, de ses yeux vus, le CO2 dramatiquement illustré par la courbe de Mann, elle est convaincue comme bien des gens que la crise climatique est une crise mondiale, la plus grande crise jamais affrontée par l’humanité. « Nous ne pourrons pas sauver la Terre sans nous unir  », déclare l'égérie de l’ONU à son arrivée à New York, sur un voilier de milliardaire, pour la conférence sur le changement climatique (2019). 

« Écoutez la science M. Trump, supplie la chou chou des antifas, mais il ne le fait évidemment pas, personne n’a réussi à le convaincre que la crise climatique est réelle et que la situation est urgente, alors pourquoi y arriverais-je ? (5) », déplore l’égérie du catastrophisme climatique dirigée de main de maître par Luisa-Marie Neubauer du groupe écologique One Foundation, un organisme financé notamment par le chanteur Bono, Bill et Mélissa Gates de même que le réseau Open Society de Georges Soros, le mentor de Justin Trudeau (6).



Vous avez raison Mlle, vous n’arriverez pas à convaincre Donald Trump. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’un adulte comme Trump ne prend pas au mot ce que peut bien dire une gamine de votre genre qui passe son temps à foxer l’école. Et parce que la science, la vraie, celle qui n’est pas frelatée par les oligarques et les idéologues qui vous mènent par le bout du nez, n’est pas de votre côté (7). 

C’est dérangeant pour vous et tous les enfants et leurs parents qui vous suivent aveuglément, car c’est contraire aux idées fausses que les médias de masse et l’école vous ont inculquées depuis vingt ans, mais c’est ainsi, Mlle, vous n’y pouvez rien, la science, la vraie, ne transige pas avec la réalité. 

De fait, en 2003, une étude canadienne a montré, sans équivoque, que la courbe en forme de bâton de hockey devenue l’icône des écologistes du monde entier est principalement un artéfact dû à une mauvaise gestion des données, des données obsolètes et un calcul incorrect des principaux facteurs (8). « Lorsqu’on a recalculé les données, précise le climatologue, John O’Sullivan, la courbe a montré qu’il y avait eu un réchauffement au 15e siècle plus important que celui du 20e siècle » (9).



Comme on peut le constater dans le graphique ci-dessous, entre le 10et le 14siècle, en plein Moyen Âge, la température moyenne de l’Europe est en effet montée jusqu’à 10C au-dessus de la moyenne des températures enregistrées au 20siècle, soit plus de 9C plus élevés que les hausses les plus récentes d’environ 0,5C. Cette hausse de température a été suivie d’une mini période glaciaire qui a duré jusqu’au début du 20siècle. 



Depuis ce temps, la température se réchauffe tranquillement, c’est normal après une période de froid, mais il n’y a pas eu de montée en flèche fracassante de la température, et n’ayez crainte, Mlle Thunberg, les ours polaires sont en pleine forme, et n'ont jamais été en danger puisqu'ils ont survécu à des températures beaucoup plus élevées que maintenant (10)(11).

En d’autres mots, la courbe de la température climatique des dix siècles passés, voire des cent siècles passés ne ressemble pas du tout à un bâton de hockey, mais à une montagne russe. Ça monte, ça descend. Ça passe de la chaleur torride au froid polaire. 

Et nous tous, pauvres petits humains insignifiants que nous sommes, n’avons rien à voir là-dedans, c'est surtout le soleil qui contrôle le climat. Le lien entre l'activité du soleil et la température globale est d'ailleurs scientifiquement établi. 

Rien à voir avec le CO2 produit par les énergies fossiles qui ne représente que 4 % des émissions de CO2 dans l'atmosphère, et non 90 % comme le prétend faussement le GIEC (ONU). La majorité du CO2 (90 %) provient de la décomposition de la matière organique végétale et animale (12). 



Dans le graphique ci-dessous, on voit à droite la période de réchauffement médiévale (medieval warming) et tout au bout en rouge, le réchauffement actuel. On constate dans ce graphique que les émissions de CO2 des énergies fossiles n'existaient pas pendant les périodes les plus chaudes de l'histoire terrestre. 


Pour ne pas nuire à leurs intérêts, Michael Mann et son équipe de pseudo scientifiques du GIEC (ONU) ont tout simplement effacé de leurs travaux cette vérité dérangeante. Comme aucune de leurs prévisions de réchauffement catastrophique ne se produisait, ils ont par ailleurs changé le terme « réchauffement climatique » pour « changement climatique », comme ça, aucune chance de se tromper, car par définition le climat change constamment.




C’est le Dr Tim Ball, un climatologue canadien qui a découvert le pot aux roses. Ce chevalier sans peur et sans reproche, tout droit sorti d’une gravure d’Albrecht Dürer, mérite tous les honneurs, car le procès pour diffamation que lui a intenté Michael Mann était loin d’être gagné (13). 


Le chevalier, Tim Ball, la mort, les Fabiens, et le diable, M. Mann

Mann, ce climat-criminel était en effet moralement soutenu par un grand nombre de climatologues aussi pourris que lui ; il était également soutenu financièrement non seulement par l’ONU, mais par la Fondation Suzuki, une organisation elle-même financée par des grandes corporations et des fondations comme la Fondation Rockefeller (14), membre influent de la Société fabienne.


Banderole affichée par l’« Extinction Rebellion »

La Société fabienne dont l’objectif est d’instaurer subrepticement, par des moyens non démocratiques, le socialisme planétaire, le démantèlement des Nations, l'ouverture des frontières et la gouvernance mondiale (15) compte parmi ces membres, les Rockefeller, les Rothschild, George Soros, Barack Obama, les Clinton, Tony Blair, François Hollande, Jeremy Corbin, Ehud Barak, Gerhard Schröder et feu Pierre Eliot Trudeau et son fils, Justin Trudeau (16)(17).

David Rockefeller, par exemple, ne cachait d’ailleurs pas sa volonté d’unifier la terre en un seul pays et de réaliser la gouvernance mondiale : « Certains pensent même que nous [la famille Rockefeller] faisons partie d’une cabale qui travaille contre les intérêts supérieurs des États-Unis ; que nous serions des internationalistes conspirant avec d’autres autour de la planète afin de construire une structure politique et économique plus intégrée – un seul monde, si vous voulez. Si c’est de cela qu’on m’accuse, je suis coupable, et j’en suis fier. (18) »

Comme le dit David Ruse, l’auteur du livre, Fake Science« l’arnaque du réchauffement climatique favorise la réalisation de ce qu’on appelle la gouvernance mondiale, un réseau d’institutions encadrées par des bureaucrates de l’ONU à New York et à Genève devant qui les États souverains doivent se présenter et rendre des comptes sur une base régulière. L’idée est de céder sa souveraineté, petit à petit, à des organisations que les Américains [citoyens du monde entier] moyens ne peuvent voir, et encore moins contacter (19) ». 

Le cerveau de ce plan machiavélique est Maurice Strong,  un socialiste Fabien aujourd’hui décédé (20). Par souci d’égalitarisme, celui-ci s’est servi de l’écologie et de la science du climat pour appauvrir les nations riches au profit des nations pauvres. « Le Programme des Nations unies pour l'environnement et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) furent ses instruments, souligne le climatologue Tim Ball ; Strong les a réunis au Sommet de Rio en 1992 [Agenda 21]. Mais le fruit de ses efforts et des politiques qu’ils ont engendré fait désormais souffrir les pauvres et les classes moyennes de tous les pays en raison de l’augmentation du prix de la nourriture et du coût de l’énergie. (21) »



Ce qui explique aussi pourquoi le climat-menteur, Michael Mann, milite pour faire destituer Donald Trump qui s'oppose farouchement à la gouvernance mondiale et à la destruction des nations.



En résumé, Mlle Thunberg, l’ennemi commun contre lequel nous devons nous unir n’est ni le changement climatique ni le CO2, mais une petite clique de malades déterminée à réaliser leur projet diabolique, sans nous consulter… que ça nous plaise ou non ! Dans cette supercherie climatique, c’est sans aucun doute la vérité la plus dérangeante.

« Ces alarmistes exigent toujours la même chose, le pouvoir absolu de dominer, transformer et controller chaque facette de notre vie. » 

D. Trump, discours de Davos du 21 février 2020.


Bibliographie


Ball, Tim, phd (2014). The deliberate corruption of climate science. Stairway Press.



Boulianne, Guy (2019). La Société fabienne: les maîtres de la subversion démasqués. Éditions Dédicaces.



Crawford, Susan (2019). The Polar Bear Catastrophe That Never Happened. The Global Warming Policy Foundation.



Cuddy, Dennis L. phd (2008). The Road to Socialism and the New World Order. Cuddy.



Geoffroy, Michel (2018). La super-classe mondiale contre les peuples. Via Romana.

Gervais François (2013). L'innocence du carbone. L'effet de serre remis en question. Albin Michel.






Plaquevent, Pierre-Antoine (2018). Soros et la société ouverte. Métapolitique du globalisme. Le retour aux sources.








Références


1. John O’Sullivan (23 août 2019). Climate fraud justice: Dr Tim Ball defeats Michael Mann’s climate lawsuitSigns of the Times, [en ligne].

2. Michael E. Mann, Raymond S. Bradley & Malcolm K. Hughes (avril 1998). Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuriesNature, vol. 392, p. 779-787.

3. Bilan 2001 des changements climatiques. Rapport de synthèse. Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Organisation des Nations Unis. 


5. New York : Écoutez la science M. Trump. France 24 Français.

6. George Soros is backing Greta Thunberg. Behind the world famous 16-year-old climate activist, there is a liberal oligarch and a globalist movement. Free West Media (24 avril 2019).

7. Ferdinand Bardamu (September 17, 2019). Global Warming and the Leftist War on Western Industrial Society, Parts I and II & Parts III and IV The Occidental Observer.

8. Stephen McIntyre et Ross McKitrick (2003). Corrections to the mann et. al. (1998) proxy data base and northern hemispheric average temperature seriesEnergy & Environment, vol. 14, no6.

9. John O’Sullivan. Article cité.

10. Tim Ball, phd (2014). The deliberate corruption of climate science. Stairway Press.

11. Susan Crawford (2019). The Polar Bear Catastrophe That Never Happened. The Global Warming Policy Foundation.

12. Tim Ball. Ouvrage cité, p. 268.

13. John O’Sullivan. Article cité.

14. Vivian Krause (april 19, 2012). Suzuki’s fundingFinancial Post.

15. John Green (2015). La société Fabienne. L’instauration d’un nouvel ordre internationale chez Béatrice et Sydney Webb. Éditions Saint-Rémi, p. 110.

16. Guy Boulianne (2019). La Société fabienne: les maîtres de la subversion démasqués. Éditions Dédicaces, 484 p.

17. Dennis L. Cuddy, phd (2008). The Road to Socialism and the New World Order. Cuddy.

18. Dennis L. Cuddy. Ouvrage cité, citation en exergue.

19.  David Ruse (2017). Fake Science. Exposing the Left’s skewed statistics, fuzzy facts, and doggy data. Regnery Publishing, p. 194.


20. Tim Ball. Ouvrage cité, p. 55.

21. Ferdinand Bardamu. Article cité, parties III à V.





samedi 6 avril 2019

La delphinothérapie, un grave danger aussi bien pour les humains que pour les dauphins

Charles Danten

Les apparences sont souvent trompeuses.

En 1998 (1), puis en 2007 (2), les scientifiques Marino Lori et Lilienfield Scott, les plus grands spécialistes au monde des dauphins, ont dénoncé dans les médias généralistes, la piètre qualité de la recherche sur les bienfaits thérapeutiques des dauphins sur les enfants autistiques :
Presque dix ans après notre première évaluation, la légitimité de la delphinothérapie n’est toujours pas démontrée. Cette thérapie ne procure qu’une brève amélioration de l’humeur. Les allégations sur son efficacité sont toujours aussi invalides. Les études que nous avons évaluées sont soit trop petites soit sujettes à des biais évidents; elles n’offrent aucune perspective à long terme. Cette thérapie n’offre aucune amélioration palpable dans l’état des enfants atteints d’un déficit mental. (3) 
Les rares études fiables comme celles qui sont répertoriées par Tracy Humphries sont unanimes : nager avec les dauphins n’améliore pas durablement la condition psychologique et physique des autistes ni de qui que ce soit d’ailleurs (4)(5)(6).

Selon les scientifiques Marino et Lilienfield, la delphino-thérapie, par exemple, est fréquemment associée chez les humains à des blessures et à des infections, et les dauphins font l’objet d’une chasse effrénée, aussi méconnue que cruelle (7). 

Enfin, toutes les thérapies assistées par l’animal ont ce que les économistes nomment un « coût d’opportunité », c’est-à-dire que l’argent et l’énergie que les parents dépensent sur une « thérapie » qui ne donne aucun résultat tangible ne sont plus disponibles pour investir dans des moyens plus éprouvés et sécuritaires comme ceux qui sont offerts par l’assistance publique et divers autres organismes à vocation caritative (8).

Références

1. Marino Lori et Lilienfield Scott (1998). Dolphin-Assisted Therapy: Flawed Data, Flawed ConclusionsAnthrozoös; 11(4).

2. Marino Lori et Lilienfield Scott (2007). Dolphin-Assisted therapy: More Flawed Data and More Flawed ConclusionsAnthrozoös; 20 (3) : 239-249.

3. Lori Marino et Scott Lilienfeld (2007). Dolphin «therapy » : a dangerous fad, Researchers warn. Science Daily. [En ligne]. 

4. Scott O. Lilienfeld et Hal Arkowitz  (2008). Is Animal Assisted Therapy Really the Cat's Meow? The jury's out on whether animals can initiate long-lasting improvements in mental health. Scientific American.

5. Humphries Tracy L. (2003). « Effectiveness of Dolphin-Assisted therapy as a behavioral intervention for young children with disabilities. » Bridges, 1(6).

6. A. Baverstock et F. Finlay (2008). « Archives of Disease in Childhood. » 93 (11) : 994-995.

7. Lori Marino et Scott Lilienfeld (2007). Art. cité.

8. Ibid.

jeudi 4 avril 2019

La vision eurêka

Charles Danten


Le livre du Dr Betty Edwards, Apprendre à dessiner avec le côté droit du cerveau, traduit en treize langues et vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires, est tout simplement génial. Je l'ai lu plusieurs fois en faisant religieusement tous les exercices recom-mandés. Grâce à ce livre, je sais désormais dessiner suffisamment bien du moins pour me débrouiller seul, et c'est ça le principal. Je n'aime pas être tributaire d'autrui, et en général, dans l’odyssée de la vie, je préfère travailler seul dans mon petit coin, bien arrimé au mat de la réalité. 
Comme le dit Betty, pour bien dessiner, il faut d'abord bien voir, et pour bien voir, il faut s'affranchir de l'intempestif cerveau gauche, le siège de la pensée. Elle a bien étudié la question et toute sa méthode pédagogique consiste à aider ses élèves à se libérer de la dictature de la gauche cérébrale. Elle leur dit de voir les objets sans les nommer pour se détacher de leur signification schématisée, et donc, limitée. Une démonstration factuelle valant mille mots, Betty leur fait faire un autoportrait. 
Comme tout élève qui se respecte, je l'ai fait moi aussi. Le résultat m’a étonné. Moi, un quinquagénaire dans la force de l’âge, j'ai fait un dessin qui ressemblait à un gribouillis d'enfant. Les yeux, le nez, le rond du visage, les lèvres, le cou étaient exactement comme j'avais appris à les dessiner pendant l'enfance lorsque je suivais des cours de dessins à l’école élémentaire. Comme je n'avais pas dessiné depuis, ces empreintes d’un autre temps étaient restés gravés dans mon esprit à mon insu, et c'est à travers elles que je me voyais inconsciemment. 
Alors que mon œil captait sur la rétine mon apparence réelle, dans l'ombre, mon cerveau faisait un travail d'édition, un couper-copier-coller, pour ajuster la réalité à l'idée qu'il s'en faisait. J'ai vite compris que ce que nous voyons, lisons ou entendons est remanié pour concorder avec des notions apprises pendant l’apprentissage.
Grâce à Betty, j'ai aussi constaté que mon dessin manquait de contraste, que certaines facettes de mon visage étaient plus accentuées que d'autres, que ma vision d'ensemble était réduite et plutôt pauvre et schématisée. Les partis de mon visage s'agençaient grossièrement comme les morceaux inertes d'un casse-tête. Pas de mouvements, de vie et de liens, que de pâles reflets d'un temps révolu, d'un simplisme ridicule. 
J'ai tout de suite compris l'importance de cette expérience. Même si je le savais intellectuellement, je ne le savais pas avec mes tripes. J'en avais seulement une idée conceptuelle de la même nature que celle que j'entretenais à propos de mon visage. 
Je peux remercier Betty pour cette vision de type eurêka, et pas un de ces petits eurêka minables qui ne concerne qu'un tout petit fragment de la personnalité, mais un de ceux qui vous transforment radicalement dans votre être tout entier. J'avais enfin compris la différence entre connaître et savoir.
Je SAVAIS désormais que je voyais autrui, les animaux, la nature, l’histoire et mes rapports à la vie à travers le prisme des concepts et des expériences emmagasinées pendant mon apprentissage. Je pris conscience que plusieurs de ces empreintes conceptuelles étaient démodées, voire fausses. 
Je comprenais mieux désormais pourquoi j'avais toujours eu tant de difficultés à changer ou à abandonner une mauvaise habitude. Profondément incrustées en moi, ces pensées polluantes agissent en douce, en toile de fond, par action réflexe, machinalement, en dehors de mon champ de conscience. 
J'ai beau réussir parfois à penser autrement par un effort de volonté courageux, le naturel finit toujours par revenir au galop. Tant que je ne m'en débarrasserai pas une fois pour toutes, ce prêt à penser enfoui dans les méandres de ma mémoire agira toujours à mon insu, avec un déterminisme implacable. 
Je sus dès lors que je pouvais transposer cette information à presque tous les aspects de ma vie. Je compris que je devais trouver un moyen de me détacher le mieux possible de mes idées toutes faites. Le problème, souligne Betty, c'est que nous définissons tout par le langage et qu'en utilisant des mots pour décrire n'importe quoi, nous tombons automatiquement dans le piège des concepts. 
Depuis que j'ai suivi l'atelier de Betty Edwards, je suis désormais beaucoup plus conscient des limites de la description. Avant de sauter trop vite aux conclusions, je dois retenir mon jugement, ne pas laisser mes préjugés interférer avec les faits, être capable de voir comment les parties s’agencent et saisir la signification profonde du portrait d'ensemble, sa propriété émergente, sa gestalt
Sinon, tout ce que j'apprendrai restera au niveau abstrait, et sans impact véritable sur ma vie. Au lieu d'en faire une expérience constructive, j'en ferai un simple divertissement, un objet de consommation comme les autres. Après avoir lu un livre, ou écouté un conférencier, je passerais à un autre, et au suivant... Je serai peut-être en mesure de répéter comme un perroquet savant ce que j'ai lu ou entendu, mais cette connaissance ne sera pas pédagogique au sens propre du terme. Autant parler dans l'oreille d'un sourd. 
Betty explique fort bien les erreurs les plus fréquentes que fait le cerveau gauche, le siège de la pensée symbolique. Il y a celles qui consistent à :

1. confondre la description avec la réalité;
2. réduire l'ensemble à ses parties;
3. raisonner exclusivement en surface; 
4. ne voir et retenir que les partis qui concordent avec ses idées reçues; 
5. hâter son jugement avant d’avoir pris connaissance de tous les faits. 

Rappelez-vous en, en lisant les articles de ce blogue, car ces facteurs d’incompréhension qui se résument à la pensée parcellaire sont beaucoup plus importants que l’on croit.


samedi 30 mars 2019

La propagande du multiculturalisme au secours des propitbulls

Charles Danten

Me Goldberg claironne sa propagande

« Racisme » est un terme de propagande conçu et utilisé dans les années trente par la gauche internationaliste (marxiste) dans le but de stigmatiser toute affirmation raciale de la part des Blancs et toute critique de l'immigrationnisme et du multiculturalisme (1). Or, ce terme empoisonné est couramment instrumentalisé par les porte-parole de l'industrie des animaux de compagnie comme la chroniqueuse vétérinaire de Salut Bonjour, Claudia Gilbert, pour stigmatiser toute critique des pitbulls et faire fléchir les autorités dans le sens voulu. Et ça marche. Plusieurs maires se sentant coupables sont en effet revenus sur l'interdiction des pitbulls suite à des accusations de ce genre (2). 
D'autres termes stigmatisants visant à réprimer toute critique sont couramment déblatérés par les propitbulls et les défenseurs des animaux et de l’industrie : « le pitbull est le juif du monde canin », « gazé », « chambre à gaz », « déporté », « génocide », « les pitbulls sont les Noirs de la société et les anti-pitbulls des KKK », « minorité visible », « discrimination d'une race », « le profilage racial des chiens sanctionne le profilage racial des êtres humains ».
 Avec des expressions et des termes de ce genre, ces agents de désinformation et d'intimidation bien versés dans la rhétorique du multiculturalisme, des droits civiques et des droits de l’homme font un amalgame entre la persécution des humains et la « persécution » des pitbulls. Comble de l'outrecuidance, au grand dam des associations juives qui ont fait interdire cette manifestation, les propitbulls voulaient même défiler dans la rue avec des pitbulls arborant une étoile jaune (3)(4)(5)(6)(7) !
« Je suis pour tout règlement qui demande de stériliser, vacciner, garder en laisse et enregistrer un chien, déclare Anne-Marie Goldwater. Même les muselières, je suis assez ouverte, mais “jamais je ne vais appuyer un projet qui cible une minorité visible de chiens. [...] Avec tout mon ADN d’avocate, je suis contre cette idée de discriminer une race. On est en 2016, on ne juge pas les humains par leur apparence, alors comment pourrait-on accepter de le faire avec les chiens ? (8) » 
Mais Mme Goldwater, ces chiens que vous défendez avec tout votre ADN comme si c’était des êtres humains en bonne et due forme ne sont pas des êtres humains, mais des animaux domestiques créés par l'homme précisément pour le servir. Il est tout à fait justifié par conséquent, compte tenu de leur mauvaise réputation et du danger qu’ils représentent pour les humains, notamment les enfants et les personnes âgées, de prendre certaines mesures de prévention, voire de précaution pour se protéger. On ne cible pas une « minorité visible », car encore une fois, les chiens ne sont pas des êtres humains, mais des animaux domestiques conçus par l'homme pour le servir. Pourquoi faites-vous un amalgame entre ces animaux et les humains ? 
De toute évidence si vous êtes pour la stérilisation, la vaccination, la contention, la muselière et l’identification obligatoire des animaux, vous êtes en flagrant délit de contradiction, car vous admettez de facto que les animaux ne sont pas des êtres humains. Ne savez-vous pas qu’on ne stérilise pas de force des êtres humains, on ne leur enlève pas la liberté, on ne leur passe pas une muselière et on ne les identifie pas non plus avec une micro puce sous la peau? Vous employez des termes et des arguments propres aux humains pour culpabiliser le public et le convaincre que vous avez raison. Cela s’appelle du chantage émotionnel et de l'intimidation.
La Coalition pour la promotion de la sécurité des personnes et des chiens, fondée par les avocats Geneviève et Julius Grey de même que Sabrina Sabbah, ne fait pas non plus dans la dentelle. « Je ne comprends pas, se lamente M. Grey, pourquoi, contrairement à tous les rapports des vétérinaires, on insiste pour dire que les règlements qui choisissent d'éliminer certaines races sont efficaces. (9) » Eh bien tout simplement parce que les rapports des vétérinaires, M. Julius, n’ont aucune crédibilité. Ces agents de désinformation patentés ne servent ni le public ni les animaux qu'ils soignent, mais leurs propres intérêts et ceux de leur industrie. Vous seriez plus crédible si vous citiez des études comme celles qui sont citées au début de cet article.
« La coalition, insiste M. Julius Grey, s'appuie sur des études qui démontrent que le bannissement de ces chiens n'a pas amélioré la sécurité des personnes en Ontario. (10) » Or, c'est faux. L'Ontario est au contraire un exemple à suivre (voire le tableau ci-dessous) (11). 

M. Julius Grey termine sa diatribe par des menaces de poursuites judiciaires et l'avertissement suivant : « Montréal sera pointée du doigt dans le monde entier pour son intolérance et son manque d'humanisme. (12) ». On croirait entendre Hillary Clinton ou CNN traiter Donald Trump de raciste et de xénophobe !
Ces tactiques d'intimidation cousues de mensonges et d'amalgames aux relents d'antisémitisme, de xénophobie, de racisme, de fascisme, de nazisme et d'holocauste sont des outils de propagande hostiles à ceux qui voudraient faire valoir leurs droits pour des raisons parfaitement légitimes. Sans ces « boules puantes », les opposants aux lois visant des races particulières seraient forcés de défendre leur point de vue avec des arguments objectifs, et ils échoueraient à coup sûr, car ils n'ont pas d'arguments raisonnables.

Références


1. Sam Francis (1999). The Origins of  “Racism”. The Curious Beginnings of a Useless Word. American Renaissance; 10(5). 
2. Claudia Gilbert, vétérinaire (2015) L’agressivité et le racisme canin. Salut Bonjourde TVA.
3. Linda Hammerschmid (15 septembre 2016) Banning dog breeds – knee “jerk” political decisions. The Montrealer.
4. Common pit bull argument Shriek Racisim – Pit bulls are Blacks and BSL is the KKK. Pit bull Holocaust – Pro BSL BAN THE BREED – STOP THE DEED – Anti Pitbull and Pit bull owner website : https://pitbullholocaust.wordpress.com/2014/12/01/common-pit-bull-argument-shriek-racisim-pit-bulls-are-blacks-and-bsl-is-the-kkk/ (site consulté le 11 nov. 2016)
5. ‘Puppycide’: 2 Detroit cops kill 100 dogs during tenure, investigation reveals. RT : https://www.rt.com/usa/367086-detroit-police-dog-killings/ (site consulté le 16 novembre)
6. Marjorie Ingall (2016). The Jews of the Canine World. Pit bulls have been unfairly stereotyped as genetically dangerous monsters. Sound familiar? Tablet Mag.
7. Amélie Pineda (17 juillet 2016). L’avocate-pitbull est prête à montrer les dents en cour. Me Anne-France Goldwater est contre l’interdiction des pitbulls dans les villes. Journal de Montréal.
8. Ibid.
9. Une coalition contre l'interdiction des pitbulls à Montréal (21 septembre 2016). Radio-Canada : http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2016/09/21/004-coalition-avocats-defense-pitbulls-chiens-interdiction-ville-montreal.shtml (site consulté le 12 novembre 2016).
10. Ibid.
11. Eric Andrew-Gee et Joel Eastwood. Article cité.54. Une coalition contre l'interdiction des pitbulls à Montréal. Article cité.

lundi 4 mars 2019

La démocratisation des pulsions, clin d'œil à Laurent Obertone

Charles Danten
Voir aussi dans cet esprit, 
Les animaux sont l'ombre de la saga humaine
Après la Renaissance, au XVIsiècle, à l’aube de la révolution industrielle, une « mutation des sensibilités » s’amorce qui se traduira au XIXsiècle par un changement majeur de la condition animale (1). Jusqu’alors cantonnée aux classes aisées, la passion pour les animaux de compagnie se propage aux classes montantes de la bourgeoisie, jusqu’au peuple. Le chat un animal à fonction strictement utilitaire change de statut et devient un animal de compagnie dont la popularité ne cessera d’augmenter au détriment du chien et parallèlement à l’évolution des sociétés démocratiques (2). 

Un terrible fléau

Avant cette étape cruciale de l’évolution spirituelle et morale de la civilisation occidentale, les hommes vivaient comme les animaux, en diapason avec leur animalité, sans démarcation nette entre les uns et les autres ; les cochons, les vaches, les poules, les chiens et les chats, tout le monde ensemble dans la même maison, dans la même cour et dans la même rue. 
La violence manifeste, autant envers les humains qu’envers les animaux, était fort répandue, dans toutes les couches sociales. Les hommes portaient tous un couteau à la ceinture qu’ils n’hésitaient pas à dégainer au moindre prétexte. « La peur régnait partout. On se devait d’être constamment sur ses gardes », écrit le magistral historien sociologue, Norbert Ellias (3). L’abattage et le débitage des animaux de boucherie se faisaient en pleine rue dans des conditions abominables. « L’affrontement de chiens contre des taureaux ou des ours, souligne l’historienne, Kathleen Kate, est une distraction relativement banale (…)  on voit des femmes d’un certain rang, à l’exemple des dames romaines, prendre plaisir à voir couler le sang, à voir le taureau mis à mort par la fureur des chiens. (…) Dans les rues, il n’était pas rare de voir un cocher frustré battre à mort son cheval épuisé qui refusait d’avancer » (4).
Le baton à lui seul étant inefficace, voire contre-productif puisqu’il incite à la révolte, les autorités du moment ont choisi une manière plus douce pour gérer les pulsions et augmenter la cohésion sociale.

L’école obligatoire

Cette rénovation majeure dans la façon de dresser l’animal en soi, qui se dédouble à l’occasion en Satan, fut appliquée grâce à l’école obligatoire, une invention prussienne qui forçait tous les citoyens à se soumettre à un long processus de socialisation qui garantissait la bonne conduite tout en empêchant la dissension. Son institution fut pénible, car les parents de cette époque s’y opposaient fortement; les enfants étaient souvent conduits à l’école par les soldats, à la pointe du fusil (5). Aujourd’hui, ironie du sort, seul le fusil, et encore, pourrait empêcher les parents d’amener leurs enfants à l’école pour se faire endoctriner. 

L’instrumentalisation de l’écriture

Pour instiller la bonne conduite, tout le monde devait apprendre à lire et à écrire; la production de livres s’est donc soudainement intensifiée sur une échelle massive.
L’écriture paraît favoriser l’exploitation des hommes avant leur illumination. (…) La fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l’asservissement. (…) L’action systémique des États européens en faveur de l’instruction obligatoire, qui se développe au cours du XIXesiècle, va de pair avec l’extension du service militaire et la prolétarisation. La lutte contre l’analphabétisme se confond ainsi avec le renforcement du contrôle des citoyens par le Pouvoir. Car il faut que tous sachent lire pour que ce dernier puisse dire : nul n’est censé ignorer la loi. (6) 

La civilisation des mœurs

« L’autorité de l’état et du maître doit être transféré de l’extérieur à l’intérieur du sujet, souligne le Prussien Hermann Francke (1663-1727), l’un des fondateurs du système pédagogique actuel, (…) c’est pourquoi il est important d’intégrer les règles du pouvoir à la personnalité de l’élève le plus tôt possible pour qu’il s’autodiscipline (7). » 
Ainsi, les principes de vertu et de bonne conduite doivent pénétrer au plus profond de la psychologie de l’élève, internalisés, somatisés au point de lui faire croire qu’il est libre de ses faits et gestes (8). 
Si la mauvaise conduite était encore punie par le baton (la peur) ou la punition positive, on pensait à cette époque, comme c'est toujours le cas, que la domination passive, par la carotte (le plaisir) était l’instrument de contrôle idéal. 
La sévérité excessive créant le ressentiment et la révolte, remplaçons-la, conseille Hermann Francke, par l’affection qui est un instrument de contrôle beaucoup plus efficace que la punition corporelle. (9) 
Au lieu de le forcer à coopérer par la discipline et la force brute, un sujet est amené à coopérer subtilement, gentiment, de son propre chef, grâce à diverses formes d’affection. 
Deux méthodes sont couramment utilisées pour le pacifier, le démocratiser, voire le dégriffer symboliquement :
1) Le conditionnement positif 
Un sujet est récompensé par un compliment, une bonne note, une prime, un jeu ou une friandise quelconque à chaque fois qu’il se comporte de la façon requise. 
2) Le conditionnement négatif
Un sujet est puni en le privant de récompense.
Cette méthode de dressage conduit rapidement à la dépendance affective et à la soumission aux règles établies. Substituer le plaisir à la peur confère au maître un pouvoir encore plus grand puisque le manque de récompense est plus redoutable que la punition positive ; la victime ressent un vide dont elle ignore la cause; elle ne peut par conséquent ni résister ni se défendre; tout ce qu’elle peut faire c’est obéir pour obtenir en échange les récompenses qui lui permettront de retrouver et de maintenir son équilibre psychique (10). 
Dans les démocraties où la méthode est bien huilée, personne n’a l’impression d’être mené par le bout du nez. La majorité des citoyens n’ont même plus besoin d’être incités à bien se tenir. Le maître inséré à l’intérieur domine les instincts selon les règles de l’art de la domination, subtilement, avec un minimum de force. Ce qui donne l’impression trompeuse que personne n’agit contre son gré, au point d’aimer ça et d’en redemander dans l’esprit de cette citation faussement attribuée à Aldous Huxley mais maintes fois reprise :
La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude…

Malaise dans la civilisation

C’était imprévisible à l’époque, avant le fait accompli, mais comme chez les autres animaux domestiques, notamment chez le chat, nous l’avons vu dans un article précédent, cette forme de dressage des instincts uniquement par la carotte infantilise la victime à un degré extrême, au point de dérégler son régulateur des émotions, « l’émotivostat », situé dans le lobe limbique du cortex cérébral ; ce qui a pour effet de baisser le seuil de tolérance au stress à un niveau dangereux pour la santé. Une anxiété chronique s’installe qui se traduit par une sensation de vide croissante et une chute de l’amour propre qu’un sujet essaiera de compenser en consommant… de plus en plus. 
Les uns canaliseront cette anxiété chronique dans divers faux-fuyants comme le militantisme, l'art, le collectionnisme, le tabagisme, la boulimie, l’achat compulsif (oniromancie), l’attirance obsessionnel envers tout ce qui est nouveau (néopathie), l’hypersexualité alors que les autres la somatiseront dans des maladies comme la cystite interstitielle, la colite, les troubles cardiaques et de peau, notamment l’automutilation (11).
L’ultralibéralisme, l’une des manifestations les plus connues de ce trouble du contrôle des impulsions (12) s’est traduit à une plus grande échelle par une dépression planétaire dont les symptômes principaux sont le chaos écologique, l’industrie de la guerre et un écart financier de plus en plus grand entre les riches et les pauvres. 

Le bestiaire, l’ombre et la lumière de la saga humaine

Naturellement, ce changement radical dans l’exercice du pouvoir et de la gestion des instincts se transpose sur le rapport aux animaux puisque le maître inséré dans la psychologie d’un sujet gère l’extérieur, et notamment les animaux en chair et en os, comme il gère l’intérieur. Ainsi, l’exaltation des vertus accompagnées d’une répression des défauts se concrétise par une affection pour les espèces, par leur symbolisme latent, qui flattent notre vanité et notre idéal humain et une brutalité envers celles qui les dévalorisent. Cela se traduit entre autres par une affection démesurée pour les animaux de compagnie (la lumière) et une prolifération massive des élevages industriels dans des conditions de cruauté tout à fait injustifiées d’un point de vue strictement productiviste (l’ombre). Pour le dire autrement, nos pulsions dérangeantes sont refoulées symboliquement dans les élevages et nos pulsions arrangeantes exaltées en surface dans les maisons.
La démarcation entre l’exaltation et le refoulement des pulsions est souvent floue, car les moyens de dressage varient à l’intérieur d’une dynamique commune qui oscille entre le plaisir et la peur. Ce qui rend le rapport aux animaux — et aux gens puisqu’ils sont aussi dressés de cette manière — parfois difficile à interpréter tellement les variantes sont nombreuses. 
Dans les grandes lignes, les animaux de compagnie se situent vers le pôle de la carotte et les animaux de rente à l’autre extrême, c’est-à-dire vers celui du baton. Mais, à l’intérieur de l’une ou l’autre de ces extrêmes, la dynamique peut varier considérablement. Le chien peut par exemple se retrouver à l’un ou à l’autre des deux pôles. Cependant, en général, ce dernier est entraîné avec un savant mélange de peur et de plaisir, alors que le chat, comme les citoyens d’une démocratie bien huilée, est dressé exclusivement à la carotte.
Ainsi, selon cette version des choses, par sa violence et sa cruauté manifestes, la condition des animaux de boucherie serait une dramatisation vivante d’un modèle de société ouvertement totalitaire et, par sa violence et sa cruauté latentes, la condition des animaux de compagnie serait une dramatisation vivante d’un modèle de société démocratique. Le fait que ces deux catégories d’animaux soient présentes dans une démocratie indique qu’à l’intérieur de cette structure politique, le totalitarisme est toujours bel et bien vivant, mais dans une forme « dégriffée » ou passive, invisible à l’œil, mais prête à bondir à la moindre occasion.
Dans cet esprit, la popularité grandissante des animaux de compagnie autant en Chine qu’en Iran serait le signe précurseur d’une violence en voie de prendre le maquis dans son opposé la non-violence, une stratégie déjà bien amorcée en Chine et à l’état embryonnaire en Iran où les classes sociales les plus aisées s’intéressent de plus en plus aux chiens de race pure, une passion totalement étrangère à la culture de ce pays (15).
L’animal domestique est donc un révélateur criant de vérité. Son absence ne veut rien dire, mais sa présence près de l’homme est symptomatique d’une pensée confuse qui s’efforce de gérer ses pulsions par différents moyens oscillant entre le plaisir et la peur. 
Dans cette optique, le rapport des humains aux animaux est un moyen de déceler, avec une précision chirurgicale, le Mal qui peut parfois se cacher dans son opposé le Bien. Ainsi, si vous voulez connaître la véritable nature d’une personne ou à plus grande échelle, une nation, qui vous regarde du haut de ses grandes qualités humaines, vous saurez à quoi vous en tenir. Si l’animal en question mange des croquettes industrielles, encore mieux, vous sentirez alors pour de bon l’odeur putride de soufre qui se dégage de ses entrailles… l’antre préféré du diable, par les temps qui courent… 

Références

1. K. Thomas (1983). Man and the Natural World: Changing Attitudes in England (1500-1800). London : Penguin.
2. Kathleen Kete (1994). The Beast in the Boudoir: Petkeeping in Nineteenth-Century France. University of California Press
3. Norbert Elias (1984). La civilisation des mœurs etLa dynamique de l’Occcident. Calmann-Levy.
4. Kathleen Kate. Ouvr. Cité.
5. John Taylor Gatto (2002).The Underground History of American Education; (1998). Dumbing us down; (2008). Weapons of Mass Instruction. New Society Publishers. [En ligne]. Adresse URL : www.johntaylorgatto.com/ (page consultée en mai 2011)
6. Claude Lévi-Strauss (1955). Tristes tropiques. Plon : 344.
7. Melton James (1988). Absolutism and the eighteenth-century origins of compulsory schooling in Prussia and Austria. Cambridge University Press: 40.
8. Une explication plus approfondie de la somatisation des comportements dépasse le cadre de ce livre. Pour ceux que la question intéresse voir : Antonio R. Damasio (1994). « L’hypothèse des marqueurs somatiques. » L’erreur de Descartes. Odile Jacob : 229. Le sociologue français Pierre Bourdieu s’est également penché sur cette question, voir : (1998). « L’incorporation de la domination. » La domination masculine. Éditions du Seuil : 
9. Le criminologue américain Lonnie Athens. [En ligne]. Adresse URL : http://en.wikipedia.org/wiki/Lonnie_Athens (page consultée en juin 2011. Lire le récit exceptionnel des découvertes de L. Athens par un journaliste d’investigation exceptionnel : Richard Rhodes (1999). Why they kill. The discoveries of a maverick criminal. Vintage books. Pour un résumé de ce livre : [En ligne]. Adresse URL : http://www.csudh.edu/dearhabermas/tchessay64.htm (page consultée en juin 2011).
10. Melton Jones. Ouvr. Cité : 42.
11. Ibid.
12. Néopathie : « La néopathie est un comportement obsessionnel consistant à être attiré de façon constante et répétitive par tout ce qui est nouveau. Dans ses aspects les plus extrêmes, elle relève de la psychopathologie et s'apparente par certains de ses aspects au collectionnisme de l'homme obsédé par l'idée de trouver à tout prix l'élément manquant à sa collection. Il faut avoir le dernier gadget, si possible "avant les autres". C'est pour ainsi dire la pratique d'une sorte de culte de la nouveauté pour la nouveauté, ne tenant absolument pas compte de son utilité ni de son prix. Le néopathe s'endette facilement pour satisfaire son besoin irrépressible d'objet nouveau. […] Le comportement néopathe est amplifié par la société de consommation qui entretient savamment l'attrait pour la nouveauté à travers la publicité. Une grande partie des objets produits par l'industrie se vendent grâce à une foule de consommateurs qui sont atteints de néopathie sans le savoir. Comportements collectifs que l'on mettra en relation avec l'acte d'achat compulsif induit par les messages séducteurs de la publicité. » [En ligne].Adresse URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Néopathieopathie (page consultée en juin 2011). 
13. « Troubles du contrôle des impulsions. » Catalogue et index des sites médicaux français. [En ligne]. Adresse eURL: http://www.chu-rouen.fr/ssf/psy/troublesducontroledesimpulsions.html (page consultée en juin 2011). 14. P. Pageat (1995). « Confort et bien-être des carnivores domestiques. » Point Vétérinaire ; 26 (165) ; A. C Gagnon (1997). « Les cystites félines d’origine émotionnelle. » Point vétérinaire ; 28 (181) : 1097-1101; C. Beata (1997). « Les maladies anxieuses chez les carnivores domestiques. » Point Vétérinaire ; 28 (180) : 67; V. Dramard et L. Hanier (1996). « La dépression réactionnelle chez le chat. » Point Vétérinaire ; 27 (173) ; K.L. Overall (1996).  « Separation anxiety and anxiety related Disorders. » American Animal Hospital Association Proceedings (AAHA); (1997). Clinical behavioral medicine for small animals. Mosby.
14. Yi-Fu Tuan (1984). Dominance and affection. The Making of pets. Yale University Press : 4.
15. Stuart Spencer (2006). « History and Ethics of Keeping Pets: comparison with farm animals. » Journal of Agriculture and Environmental Ethics; 19 : 17-25; Jean Pierre Digard (2003). « Les animaux révélateurs de tensions civiques en république islamiste d’Iran. » Études Rurales; 123 et 132: 165-166.