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jeudi 11 décembre 2025

Les problèmes psychologiques chez les animaux

Un vétérinaire en colère 

Charles Danten © 2015 

CHAPITRE 5 

La libération de Willy 
Les conditions psychologiques de la captivité 


Vous connaissez sûrement l’histoire de Keiko, orque apprivoisé et charmant héros du film Mon ami Willy (ou Sauvez Willy en France), mais ce que vous ignorez probablement, c’est qu’il est mort le 14 décembre 2003 dans des circonstances tragiques. 

Né au large des côtes de l’Islande, Keiko, dont le nom signifie « celui qui a de la chance » en japonais, fut capturé en bas âge par l’industrie des parcs d’attractions marins. Remarqué pour sa nageoire dorsale singulièrement tombante et sa nature bienveillante – Keiko adorait la compagnie des humains –, il obtint le rôle principal du film Mon ami Willy. 

Ce film raconte l’histoire d’un petit garçon qui se lie d’amitié avec un orque maintenu en captivité qu’il encourage à reprendre sa liberté en l’incitant à sauter par-dessus le mur de sa prison. L’histoire émut tant le public que la production en réalisa deux suites. 

La célébrité ne protégea toutefois pas Keiko qui fut envoyé, à la fin de sa carrière, dans un parc d’attractions mexicain où il devait languir pour le restant de sa vie dans des conditions sordides. 

Un jour cependant, Jean-Michel Cousteau de la Ocean Futures Society et un groupe d’hommes d’affaires chevronnés en décidèrent autrement. Ils mirent sur pied la Fondation Free Willy et organisèrent une collecte de fonds. Grâce à la popularité du film, il fut facile de convaincre ses millions d’admirateurs de contribuer généreusement à la réhabilitation et à la libération de Keiko. Une vingtaine de millions de dollars furent ainsi amassés sans délai. 

Dans un premier temps, on mit Keiko dans un avion à destination des États-Unis où on l’aida à se refaire une santé dans un aquarium. Puis, deux ans plus tard, on l’amena en Islande où on l’incita à se réadapter à son nouveau milieu. On lui apprit à capturer lui-même son poisson et on l’encouragea petit à petit à se mêler aux orques sauvages. En 2002, les résultats furent jugés satisfaisants et on le lâcha dans la nature. 

À la surprise de ses gardiens, Keiko, quelque peu déboussolé par sa liberté nouvellement retrouvée, nagea environ 1 000 kilomètres d’une traite jusqu’à la côte ouest de la Norvège où il s’installa vers la fin de l’été près d’un petit village de pêcheurs appelé Halsa. Une fois sur place, il était tellement agité qu’il en devint boulimique. 

Les biologistes qui le suivaient à la trace à l’aide d’un émetteur implanté dans sa nageoire lui donnaient plus de 80 kilos de poissons par jour. Il dut ainsi, jusqu’à son dernier souffle, être nourri à la main. 

En un rien de temps, Keiko, l’orque de sept mètres et demi devint la vedette locale. Pas un jour ne passait sans qu’on vienne admirer ce gentil géant des mers qui se laissait littéralement marcher sur le dos par tout le monde, au point où les autorités durent interdire aux curieux de s’en approcher pour ne pas nuire à ses chances de s’acclimater à la vie sauvage. On pensait qu’en le coupant de l’attention des humains, il irait plus facilement vers les siens. Grosse erreur! 

Véritable « poisson domestiqué », rien ne plaisait davantage à Keiko que la compagnie des humains. Après 25 ans de captivité, il était irrémédiablement attaché et lié à ses maîtres. En décembre 2002, pour lui donner une dernière chance de retourner à la vie sauvage, ses gardiens le déplacèrent à Taknes, une baie isolée située sur une route migratoire d’orques sauvages où l’eau était assez profonde pour ne pas y geler l’hiver. 

Keiko sortait de sa cage régulièrement, mais ne voulait pas se mélanger à son espèce. D’après un participant à l’opération, il semblait comprendre le langage des autres orques, mais semblait désorienté. 

Un beau jour de février, Keiko s’écarta de la baie et se retrouva coincé sous la glace pour la première fois de sa vie. Pris de panique, ne sachant pas comment utiliser ses sonars, il se blessa en essayant de s’en sortir. On vint à sa rescousse avec des remorqueuses et des grues flottantes, mais il resta pris au piège. Quelques semaines plus tard, « celui qui avait de la chance » est mort d’une pneumonie. 

J’étais consterné. Toute personne moindrement renseignée sur les animaux aurait pu prévoir un tel dénouement. Extrêmement dépendant et irréparablement attaché aux humains, Keiko était incapable de survivre ailleurs que dans sa prison. Comme quoi les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions… 

*** 

Peu de gens sont conscients du phénomène biologique de l’empreinte, qui conduit un animal, dès sa naissance ou peu après, à s’identifier et à s’attacher à la première chose qui bouge dans son entourage immédiat, et ce, pendant une période d’exposition relativement courte. Ce que nous prenons alors pour de l’amour et de la fidélité au sens propre est en fait la simple manifestation d’un mécanisme biologique génétiquement programmé grâce auquel nous avons pu apprivoiser et domestiquer les animaux. 

 Chez certaines espèces comme le chevreuil, cette attirance pour les objets en mouvement est si forte que les faons, cachés dans l’herbe par leur mère qui n’est jamais bien loin, vont se lever spontanément pour se mettre à suivre le premier venu qui passe dans leur champ de vision. Mais au cas où ça vous arriverait, ne vous imaginez surtout pas que vous avez un don ou un pouvoir quelconque sur les animaux. Les animaux sauvages ne sont pas naturellement attirés par nous. Il s’agit en quelque sorte d’un cas d’erreur sur la personne. La meilleure chose à faire est de passer votre chemin, en laissant le faon aux bons soins de sa mère, le seul être en mesure de l’élever convenablement, selon les prérogatives de son espèce.

L’attachement 


Pour s’intégrer donc, et survivre dans son milieu, il est essentiel qu’un animal s’identifie et s’attache à sa mère dès son plus jeune âge. À son contact, inconsciemment, l’image de la mère, sa silhouette, son odeur et le son de sa voix s’imprègnent dans la mémoire du petit. La mère devient un repère et une présence rassurante qui lui permettront de partir à la découverte de son environnement et d’apprendre son mode d’emploi. 

 Pendant cette période de socialisation, l’animal apprend à reconnaître notamment les membres de son espèce, leur sexe et la nourriture dont il aura besoin pour survivre. En cas de danger, le petit se repliera toujours vers sa mère. La perte de contact ou toute tentative de séparation déclenche une détresse qui se traduit, chez le petit comme chez la mère, par des manifestations variées d’anxiété, comme la vocalisation excessive, l’hyperactivité et, si la séparation dure, une perte de sommeil et d’appétit, l’énurésie et l’encoprésie. 

 Cette période d’attachement, décrite pour la première fois par Konrad Lorenz (1), a lieu à des moments spécifiques et sa durée varie selon les espèces; chez le chien et le chat, elle s’étend sur plusieurs semaines, et chez l’oiseau, sur une période très brève qui débute dès l’éclosion de l’œuf. Un chien âgé de trois mois n’ayant jamais connu l’homme serait quasi impossible à apprivoiser. Chez l’homme, cette période d’imprégnation dure environ de 6 à 8 ans. Chez les cachalots et les ours, elle dure environ deux ans. 

 L’attachement, dans des conditions normales, est toujours suivi du détachement, ce qui permet au jeune de devenir un adulte et de prendre sa place dans l’environnement. La mère, à un moment donné, cesse de répondre aux attentes et aux sollicitations constantes du petit et commence à prendre ses distances. La relation se transforme alors en relation sociale et le mécanisme de l’empreinte s’atténue. 

Un transfert lourd de conséquences 


Lorsque les petits des chiens ou des baleines, par exemple, qui sont des animaux grégaires,sont adoptés par l’homme, ils transfèrent sur celui-ci non seulement l’attachement que tous les chiens et les baleines manifestent envers un chef de meute, mais l’attachement qu’ils ressentent naturellement pour leur mère. La dévotion que ces animaux ressentent pour leur maître a donc deux sources : l’une génétique et l’autre acquise au contact du maître. Ce dernier devient pour eux une mère de substitution, mais ce nouveau lien artificiel entre la bête et l’homme n’est jamais suivi comme il se devrait par le détachement. Au contraire, toute la dynamique des interactions entre les humains et les animaux, notamment de compagnie, s’appuie sur le maintien de cet attachement, ce qui entraîne une dépendance affective contre nature devenue une fin en soi. 

Or, l’entretien de ce lien d’attachement sous sa forme infantile devient l’élément déclencheur d’une anxiété permanente. Celle-ci peut se traduire cliniquement par des troubles psychologiques très variés et par une foule de maladies psychosomatiques, dont les déman-geaisons chroniques, la diarrhée, les vomissements chroniques, les colites (inflammation du gros intestin) et, chez le chat, par des inflammations de la vessie (cystite interstitielle). Il va sans dire que toutes ces maladies n’existent pas chez les animaux sauvages vivants dans leur milieu naturel. 

Tous les animaux sont sensibles, aussi bien les poissons que les reptiles. Les espèces grégaires, comme le chien et son ancêtre le loup, les cétacés (baleines, dauphins, cachalot) et les oiseaux de la famille des perroquets, lorsque totalement identifiés à l’homme, sont affectés. Mais le plus affecté est sans contredit le chat, un animal de compagnie dressé exclusivement par l’affection sous forme de caresses et de croquettes ultras succulentes, ce qui a pour effet de créer une dépendance affective en un temps record.   

La dépendance affective 


L’angoisse qu’éprouvent à la suite d’une séparation les animaux émotionnellement dépendants, peu importe leur âge, ressemble à celle qu’éprouve le jeune enfant soudainement séparé de sa mère et dont la survie est menacée. Leur bien-être dépend de cette attention et comme de véritables drogués affectifs, ils utilisent, comme le font aussi les enfants, toutes sortes de moyens pour l’obtenir. 

Ils se grattent ou se lèchent continuellement pour attirer l’attention du maître qui, en manifestant sa sympathie, perpétue par ignorance ce comportement, qui devient alors une habitude si bien ancrée et compulsive qu’il faut recourir aux médicaments pour l’arrêter. L’allergie saisonnière aux pollens, une condition fréquente chez les chiens en particulier, se poursuit parfois, pour cette raison, bien au-delà de sa saison de prédilection. Ils font semblant d’avoir mal à une patte, ils toussent pour éveiller la sympathie et établir une interaction, ils demandent la porte sans arrêt, ils miaulent, ils aboient ou font tomber des objets. Ils deviennent malpropres ou se révoltent pour obtenir une réaction verbale du maître ou même une bonne fessée qui, curieusement, procure du bien-être. Tout sauf être ignoré. 

Comme un toxicomane brutalement privé de sa drogue, l’intoxiqué affectif souffre d’un état de manque parfois intolérable en l’absence du maître, la source de son équilibre affectif, et qui donne lieu à des stratégies étranges de compensation. Les chiens, tel un chanteur rock endiablé, tentent en aboyant et en hurlant à la mort de signaler leur détresse et de faire revenir près d’eux la source de leur bien-être. Hypernerveux, atterrés par le vide causé par cette absence de gratification, ils vont et viennent dans la maison incapable de contrôler leurs fonctions vitales. Cherchant à fuir une situation intolérable, ils mordent et grattent désespérément les cadres de porte et les murs adjacents. Par frustration, ils mangent leurs ongles et détruisent les meubles. Les chats adultes ronronnent comme des chatons, urinent en dehors de leur litière, souvent sur les habits du maître ou sur son lit, là où se trouve son odeur. Les perroquets se mettent à « philosopher » où à crier, à s’arracher les plumes jusqu’au sang et parfois jusqu’à l’os. Les chats et les chiens se lèchent jusqu’à l’ulcération. Certains expriment cette souffrance d’une façon moins spectaculaire en mangeant excessivement (boulimie), par exemple, et en buvant continuellement ou en se masturbant. D’autres comme Keiko se mettent à nager jusqu’au bout du monde. 

Ces comportements de substitutions sont des manifestations exagérées de certains besoins fondamentaux comme communiquer, explorer le territoire, manger, boire, se laver et se reproduire. Ces réactions névrotiques procurent à l’animal un soulagement temporaire; à la longue, subrepticement, à force d’être trop utilisées, elles deviennent des habitudes (stéréotypie) qui se manifestent d’une manière compulsive et incontrôlable même dans des situations normales et non menaçantes. Bref, à force de solliciter ainsi l’attention et l’affection, l’animal voit son régulateur émotif se détraquer. Rien ne va plus (2). 

La domination 


Chez les espèces grégaires, le besoin de dominer est inné, et les règles de la domination sont apprises par le contact avec leurs semblables. Dans un groupe ou une meute, dans des conditions naturelles, ceux qui dominent sont en général ceux qui sont les mieux adaptés à l’environnement et les plus aptes à assurer la survie de l’espèce. 

Certaines espèces possèdent une organisation sociale hiérarchisée assez complexe. Chez le loup, par exemple, un mâle et une femelle alpha occupent le haut de la pyramide. Ce sont les seuls à se reproduire et ils transmettent ainsi leurs gènes aux générations futures. Les places dans la hiérarchie ne sont cependant pas données une fois pour toutes, et chaque membre du groupe essaye constamment d’obtenir une position de plus en plus élevée au sein de la meute. Le chef est défié et, de saison en saison, sa position dans la meute est remise en question. 

Cette facette du comportement animal dans un contexte non naturel est toutefois la cause de nombreux problèmes psychologiques. En effet, les animaux agissent de la même façon avec leur meute adoptive, mais ce comportement devient superflu, non nécessaire et très problématique comme bien d‘autres d‘ailleurs dans un tel contexte. Le chien (ou le perroquet) idéal est celui qui plaît au bas de l’échelle sociale de sa meute humaine. Il doit se plier à la volonté des enfants comme des adultes. Un animal qui a un caractère un peu trop dominateur et qui ne se soumet pas à cet ordre des choses s’expose à être puni ou abandonné (3). 

L’ambivalence 


Élevés à notre contact dès la naissance, les animaux deviennent « bilingues et aussi à l’aise avec nous qu’avec les membres de leur propre espèce », écrit Desmond Morris, ils sont en mesure d’apprécier les deux genres de relations. Il est tout à fait possible qu’un animal de compagnie vive une vie idéale qui lui permet de donner libre cours à sa nature tout en obtenant les soins que nécessitent ses problèmes de santé. Le meilleur des deux mondes et un bon contrat pour tous les intéressés, (4) » 

Or, contrairement aux assertions de Desmond Morris, la vie des bêtes n’est pas de tout repos. Tout animal a non seulement une nature propre, mais aussi des comportements qu’ils a acquis pendant les quelques semaines qu’il a vécu avec sa mère et ses semblables, entre sa naissance et son adoption. Ces quelques semaines sont suffisantes pour qu’il prenne des habitudes qui ne seront pas les bienvenues dans son milieu d’adoption. 

 Au fond de chaque animal, à l’exception de quelques individus complètement dénaturés et hyper domestiqués, il y a en effet une bête sauvage qui ne demande qu’à s’exprimer. Le but principal de l’éducation et de la socialisation par l’homme est de civiliser cette bête qui dérange dans un milieu qui n’est pas le sien. Chaque interaction avec l’animal apporte son contraire, et cette ambivalence le rend anxieux et psychologiquement déséquilibré. En voici quelques exemples :
 
– En laissant les animaux se coucher sur le divan ou le lit, en les laissant manger près de nous et en les regardant faire, en les couvrant de caresses et en les entourant d’attentions, nous leur démontrons inconsciemment tous les égards auxquels a droit un animal dominant, mais nous les punissons lorsqu’ils tentent d’en faire valoir les prérogatives.
 
 – Par nos sollicitudes affectueuses constantes, nous les amenons à s’attacher à nous très profondément, mais nous n’hésitons pas, quand cela nous arrange, à les laisser seuls des heures, voire des journées entières, enfermés dans une pièce ou une cage à attendre notre retour. Pendant les jours fériés et les vacances, les chenils sont pleins de laissés-pour-compte, traumatisés par cette séparation brutale et inattendue.
 
 – Ils doivent défendre le territoire de leur maître humain, mais ils ne doivent pas sauter sur les invités ni se comporter d’une façon qui pourrait les intimider. Ils ne doivent pas empêcher les étrangers, comme le facteur par exemple, de circuler librement à l’intérieur de la propriété et ils ne doivent pas non plus aboyer lorsque des gens passent à la périphérie.
 
 – On les incorpore contre leur gré à la société humaine, mais ils ne doivent pas avoir envers ses membres des comportements de nature sexuelle. 

– Ils doivent laisser les enfants les molester sans chercher à se venger. 

Pris dans un cul-de-sac, incapables de fuir, ils tentent, en vain, de s’adapter. Les plus atteints deviennent au début hypernerveux et hyper vigilants, à l’affût des moindres mouvements dans la maison. Les stimuli autrefois bien tolérés, comme le tonnerre et certains autres bruits, les font réagir d’une façon démesurée et parfois incontrôlable. Puis, ils en viennent à acquérir des comportements compensatoires comme l’automutilation et finissent par présenter des problèmes neuro-végétatifs qui se manifestent par de la diarrhée, des problèmes urinaires, etc. L’animal peut éventuellement souffrir de dépression grave. Il ne bouge plus, sauf pendant la nuit, il ne dort plus et il devient malpropre. Son système immunitaire s’effondre et il tombe malade. Ces signes traduisent une anxiété chronique et un état d’inhibition extrême (5). Les maladies psychosomatiques touchant les animaux de ferme et les humains sont bien connues, mais, par manque d’intérêt, elles ont été peu étudiées chez les animaux de compagnie (6). 

La peur 


L’agressivité en captivité est beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine. Le nombre de morsures et d’attaques rapporté est un pâle reflet de la réalité. La peur et le besoin de dominer chez certaines espèces comme le chien sont les raisons principales de cette violence et le manque d’éducation, sa cause première. 

 Il est donc primordial d’habituer l’animal à un âge variant selon les espèces aux situations du quotidien les plus diverses, car une fois que cet âge est dépassé, la peur s’installe et elle pousse instinctivement l’animal à éviter toutes les nouvelles situations, même celles qui ne présentent aucun danger. 

De fait, la peur est un mécanisme de survie naturel qui permet d’éviter tout ce qui est potentiellement dangereux et menaçant. Ce mécanisme empêche les animaux de trop s’approcher de choses ou de lieux inconnus de façon à les préserver de blessures et à ne pas mettre leur sécurité et la survie de l’espèce en danger. 

 Or, la plupart des animaux de compagnie viennent des élevages industriels. Ces jeunes animaux, parqués dans des cages en attendant d’être vendus, isolés, négligés, laissés seuls, sans stimulations sensorielles, sans contact avec les humains et l’environnement, se développent mal et font de piètres sujets d’adoption. Les éleveurs, par souci de rentabilité, produisent à la chaîne des animaux très mal socialisés et incapables de s’adapter aux conditions de captivité. Les éleveurs amateurs et semi-professionnels qui gardent les jeunes animaux le plus longtemps possible afin de choisir pour eux-mêmes les meilleurs de la portée méritent aussi le blâme. Par ignorance et par cupidité, l’éducation des animaux est parfois négligée à un âge critique. Lorsqu’ils sont vendus, il est déjà trop tard. Ces animaux, excessivement craintifs et nerveux, se replient sur eux-mêmes à la moindre menace, cherchent à s’enfuir et tentent d’éviter toute atteinte à leur espace vital. Les animaux ont en effet une zone de confort spécifique, un périmètre à l’intérieur duquel ils se sentent en sécurité, et lorsque les limites de cette zone sont franchies, ils éprouvent de la crainte. Si la menace persiste ou si la distance diminue, un point de non-retour est atteint, et l’animal, dans l’impossibilité de fuir, deviendra alors agressif. Dans certains cas, incapable d’agir ni de fuir, il adopte des comportements compensatoires. Les maîtres, ignorant la psychologie des bêtes, ne font que renforcer cette peur et provoquer des perturbations pathologiques plus ou moins graves. La captivité rend certains sujets très anxieux, voire catatoniques, boulimiques ou anorexiques. 

Les serpents n’aiment pas être manipulés, c’est une atteinte très grave à leur bien-être qui engendre chaque fois une grande anxiété et donne lieu à des réactions parfois très violentes. 

Les oiseaux mal apprivoisés ou sauvages de la famille des perroquets, par exemple, réagissent par des cris et des menaces d’une violence inouïe dès que l’on viole leur espace vital. Les morsures sont fréquentes et très douloureuses; le bec d’un oiseau tel l’inséparable, malgré sa petite taille est d’une puissance surprenante, tout comme celui des perroquets amazones et aras qui peuvent vous sectionner un doigt sans difficulté. Près de 99 % des oiseaux de la famille des perroquets qui vivent en captivité restent sauvages et sont potentiellement très dangereux. 

Les chiens qui ont tendance à mordre, pour toutes sortes de raisons, mais surtout parce qu’ils ont peur, sont une source de problèmes d’ordre civil. 

Décoder cette peur est relativement facile dans le cas des espèces plus familières, mais pour les autres, peu de gens savent en déchiffrer les symptômes, et ces animaux, à bout de force, épuisés par une existence invivable, ne survivent pas longtemps (7). 

Le consommateur inconscient et ignorant achète ces animaux incapables de lui donner satisfaction. Dans un certain sens (du point vu du maître), ce n’est pas trop grave s’il s’agit d’un animal qui va passer sa vie dans une cage ou un vivarium, mais dans le cas d’un animal de compagnie plus intime, comme un cochon d’Inde, un perroquet, un chien, un hamster ou un chat, les répercussions sont souvent désastreuses. Un nombre incalculable de ces bêtes sont abandonnées ou mises à mort parce qu’elles ne coopèrent pas ou sont agressives. 

Les écoles de dressage 


Les écoles de dressage essaient, par diverses méthodes coercitives, dont certaines sont d’une grande violence, de corriger des comportements indésirables, mais elles ne font, par ignorance, qu’empirer la situation. L’apprentissage des commandements de rigueur – au pied, assis, couché –, de même que la punition ont un effet néfaste sur ces animaux déjà déséquilibrés au départ. Ils risquent de ne jamais être capables de s’adapter, de prendre une place heureuse en société. Sans remonter à la source de ses problèmes, il est impensable d’amener un changement significatif. Les vrais enjeux sont le besoin de dominer, l’ennui, la solitude, l’infantilisme dû à la dépendance, la peur dénaturée, le manque de socialisation, l’ignorance.   

Les soins psychiatriques aux animaux 


Est-il surprenant, dans ces conditions, que les résultats des thérapies comportementales soient si mauvais ? Le trouble de l’animal psychologiquement perturbé est dû à la domestication et à la dépendance affective subséquente. La thérapie de l’intervenant en compor-tement n’a pas pour but de le soigner, car en dehors de cette dynamique, la relation n’a plus de sens et devient inutile. Les gens possèdent un animal précisément pour recevoir et donner de l’affection. Par conséquent, l’objectif de ses thérapies se limite à aider le patient plus ou moins en crise à reprendre du service, autant se faire que peu. 

 En d’autres termes, le psychologue pour animaux s’adresse à la maladie psychologique découlant des contradictions inhérentes à la domestication non pour la guérir, mais pour en atténuer les symptômes le plus vite possible, suffisamment du moins pour rendre le patient capable de fonctionner à l’intérieur des limites imposées par son maître. Désabusé par un taux de succès pitoyable, il faut le dire, les psychiatres des bêtes, de plus en plus nombreux, s’emploient à soigner cette épidémie de névrosés à coup de médicaments psychotropes comme le Prozac (fluoxétine, la pilule du bonheur), le Valium et l'aminotryptaline, trois des antidépresseurs les plus employés en médecine vétérinaire. 

 Évidemment, la thérapie est vouée à l’échec, l’origine du malaise étant située dans une dynamique relationnelle faussée dès le départ, et que rien au monde ne pourra jamais redresser. La plupart des animaux les plus visiblement atteints, ceux qui répondent mal à la médication que les maîtres sont d’ailleurs souvent incapables d’administrer correctement, seront abandonnés puis détruits incognito dans une des nombreuses déchèteries mises à la disposition du public. Les autres languiront leur vie entière à attendre le bon vouloir de leur propriétaire. 

L’infantilisme 


Ce qui vient d'être décrit est d'une importance capitale pour comprendre la véritable nature du rapport à l’animal, ce que les Anglophones nomment fièrement, The Bond. En réalité, ce que nous méprenons pour de l'amour n'est qu'une dépendance et un asservissement infantile réciproques, car pour initier, entretenir et trouver du plaisir dans ce genre de relation, il faut être soi-même dépendant et infantilisé. L'étendue de cette dépendance est directement proportionnelle à la place qu'occupe cette relation dans la vie affective d'un individu. Une séparation réelle ou anticipée devient pour le maître, comme pour un petit enfant, un sujet d'angoisse parfois dramatique, car c'est littéralement une partie de lui-même qui est menacée. Dans certains cas extrêmes de dépendance, la mort ou la disparition de l'objet d'affection est ressentie comme une véritable amputation. Les vétérinaires sont témoins tous les jours de ces drames affectifs qui dépassent en envergure toute commune mesure. 

En conclusion, je n’ose pas affirmer qu’il n’y a pas d’animaux de compagnie heureux, mais s’ils existent, ils sont peu nombreux. Le bien-être dans une relation de dépendance n’est possible que si tous les besoins du dépendant sont parfaitement satisfaits. Or, dans le cadre de la captivité, cette condition ne peut être remplie que rarement ou partiellement. Selon le Dr Annon, un chercheur américain cité par la psychologue pour animaux, Karen L. Overall, 1 % seulement des gens connaissent les besoins biologiques et les comportements normaux et anormaux des animaux à qui ils imposent la captivité (8). Les seules exceptions sont peut-être le chat et le chien qui vivent à la campagne et qui ont un accès libre à l’extérieur; ceux-là peuvent mener une vie plus normale, et encore! 

Références 


1. Lorenz Konrad (1970), Il parlait aux mammifères, Flammarion. 
2. Richard Beaudet (2009), Cours de formation spécialisée sur les problèmes de comportement canin. Clinique de comportement canin; The Association of Pet Behavior Counselors (APBC - on y trouve une revue annuelle de cas et différents autres dossiers pertinents); P. Pageat (1995), « Confort et bien-être des carnivores domestiques », Point Vétérinaire; 26 (165); C. Beata (1997), « Les maladies anxieuses chez les carnivores domestiques », Point Vétérinaire; 28 (180): 67; V. Dramard et L. Hanier (1996), « La dépression réactionnelle chez le chat », Point Vétérinaire; 27 (173); A. C. Gagnon (1997), « Les cystites félines d’origine émotionelle », Point vétérinaire; 28 (181): 1097-1101; Karen L. Overall (1996), « Separation anxiety and anxiety related disorders », American Animal Hospital Association Proceedings (AAHA); (1997), Clinical Behavioral Medicine for Small Animals, Mosby; Joël Dehasse et Colette de Buyser (1983), Mon chien de 0 à 6 mois, Éditions de l’Homme. 
3. APBC, Ouvr. cité; Richard Beaudet, ouvr. cité; Benjamin Hart (1997), « Raising and caring for dogs to avoid problem aggression », Journal of the American Veterinary Medical Association; 210 (8); Nicholas Dodman et al (1996), « Influence of owner personality type and treatment out-come of dominance aggression in dogs », Journal of the American Veterinary Medical Association; 209 (6); Karen L. Overall, ouvr. cité; Debra F. Howitz (1996), « Aggressive behavior in dogs », American Animal Hospital Association Proceedings (AAHA). 
4. Morris, Desmond (1990), The Animal Contract: Sharing the Planet, Virgin: 60. 
5. P. Pageat, art. cité; C. Beata, art. cité; V. Dramard et L. Hanier, art. cité; A. C. Gagnon, art. cité
6. R. Dantzer (1995), « Stress et maladie », Pratique médicale et chirurgicale de l’animal de compagnie; 2. 
 7. M. Vanderheede, M (1996), « Réactions de peur chez les animaux d’élevage », Annales de Médecine Vétérinaire; 140; Karen L. Overall (1996), ouvr. cité
8. Karen L. Overall, ouvr. cité.

dimanche 23 janvier 2022

Le végétarisme est-il l'avenir de l'humanité ?

Charles Danten

Comme le souhaiteraient Jacques Attali et Bill Gates, il est possible qu’un jour, pour des raisons médicales, climatiques, éthiques et spirituelles, nous abandonnions l’alimentation carnée. Mais avant de passer à l’acte, par mesure de précaution, afin d’être sûr de ne pas faire fausse route, assurons-nous d’abord que ce flip-flop radical de la viande au tofu est pleinement justifié.


https://www.breizh-info.com/2022/01/22/178241/le-vegetarisme-est-il-lavenir-de-lhumanite/

samedi 8 janvier 2022

Recension du livre de Youssef Hindi, Covidisme et messianisme


La grille de lecture « messianique » de l’historien et politologue Youssef Hindi bouleverse l’interprétation officielle de la pandémie COVID-19 qui n’est plus selon son analyse une simple crise sanitaire, mais un moyen d’accélérer la rédemption du peuple juif et la restauration de son paradis terrestre, ce fameux jardin d’Eden où « toutes les créatures seront réconciliées ; le loup habitera avec la brebis, le tigre reposera avec le chevreau ; veau, lionceau, bélier vivront ensemble et un jeune enfant les conduira ». 

Pour réaliser l'utopie du peuple prétendument choisi par Dieu pour dominer la Terre, il faut détruire tout ce qui fait obstacle à sa rédemption et à la venue de son messie : les frontières, la nation, la patrie, l’ordre, la loi, la famille, le patriarcat, le sexe biologique, la diversité ethnique et raciale que la nature a créés, les particularismes locaux, la moralité et la spiritualité, le droit à la propriété, le protectionnisme économique, social et culturel, tout, absolument tout.

Le Nouvel ordre mondial, la gouvernance mondiale, l'Agenda 2030 et la grande remise à zéro (Great Reset) de l’économiste Klaus Schwab de la famille politique des Rothschild, le mentor des « Young Leaders » Justin Trudeau et Emmanuel Macron, s’inscrivent dans cette utopie messianique. Ainsi, dans l’imaginaire des messianistes, la fausse crise climatique et la pandémie du COVID-19, dont la gravité a été massivement exagérée, servent surtout à détruire l’Ancien monde afin de « reconstruire en mieux » ou en anglais Build Back Better, la version actualisée du messianisme actif.

L'Organisation des nations unis, elle-même une émanation du messianisme actif, est un instrument essentiel de ce projet messianique. Son rôle n’est pas d’unir les nations, mais de les détruire à l’aide de divers manipulations psychologiques qui n’ont qu’une seule fonction : faire peur aux peuples afin de les inciter à obéir selon la stratégie du choc et de l’effroi clairement décrite par Naomi Klein dans son livre à succès, La stratégie du choc :

[…] le désastre déclencheur — le coup d’État, l’attentat terroriste, l’effondrement des marchés, la guerre, le tsunami, l’ouragan, [la pandémie], [la crise climatique] — plonge la population dans un état de choc collectif. Le sifflement des bombes, les échos de la terreur et les vents rugissants, [la fonte des glaciers], [le nombre de morts dans les hospices ainsi que le nombre de faux tests +], « assouplissent » les sociétés, un peu comme la musique tonitruante et les coups dans les prisons où se pratique la torture. À l’instar du prisonnier terrorisé qui trahit ses camarades et renie sa foi, les sociétés en état de choc abandonnent des droits que, dans d’autres circonstances, elles auraient jalousement défendus. 

C’est l’aspect central de ce livre étonnant sur la signification économique, religieuse et anthropologique du covidisme. Mais il en existe plusieurs autres aussi surprenants : le cannibalisme social prôné par J. Attali ; la perte d’une religion structurante qui agissait comme antidote au messianisme actif, ce poison mortel qui ronge l'humanité depuis au moins la Révolution cromwellienne du 17e siècle ; la consommation vs la consumation ; la ruine économique des classes moyennes et le sacrifice rituel des peuples par l’injection d’un produit toxique fait pour les tuer ou pour altérer leur fécondité, une politique malthusienne scrupuleusement étayée par le groupe d'étude sur le covidisme de l'avocat allemand Reiner Fuellmich.

Youssef Hindi

Covidisme et messianisme. Tyrannie sanitaire, crise religieuse et sacrifice

KA’Éditions et Stratégika

2021

211 pages.





 

 


dimanche 24 octobre 2021

Agenda 2030, l'asservissement de l'humanité

C'est en effet ce que j'ai décrit dans mon livre, Requiem pour la bête. Mais sans identifier les responsables, il sera difficile de résister à l'asservissement de l'humanité qui s'en vient.

Sous couvert de « DÉVELOPPEMENT DURABLE », les changements climatiques, l'inclusion et la santé sont utilisés comme « Cheval de Troie » pour faire accepter l'« AGENDA 21 » que voici :

  • Éliminer la souveraineté des États-Nations et le sentiment d'appartenance national. Il n'y aura plus d'élections démocratiques.

 

  • La prise de contrôle absolue et la gestion par le gouvernement de toutes les ressources incluant l'eau, les écosystèmes, les terres, les déserts, les montagnes, les forêts, tous les cours d’eau, les océans, les animaux, les minéraux, l’énergie, les moyens de production et les humains, les biotechnologies, le développement rural et industriel.

 

  • L’abolition de la propriété privée. Plus personne (excepté les plus riches) n’auront accès à la propriété.

 

  • Redéfinition du rôle de la famille : Les enfants devront être élevés par l’État (conditionnement, endoctrinement). Abolition des rôles familiaux de parents.

 

  • Tout le domaine du travail doit être contrôlé par le gouvernement et les emplois déterminés par celui-ci. Plus possible de changer de carrière ou de faire ce que l’on désire, l’État décide de tout.

 

  • Les déplacements seront strictement contrôlés et les véhicules personnels interdits. On devra utiliser le transport en commun et il sera pratiquement impossible de faire des voyages ou même de sortir de sa zone urbaine pour aller en campagne par exemple.

 

  • Création de zones urbaines de concentration humaine (camps de concentration) où chaque humain sera strictement surveillé en tout temps.

  • Expropriation de toutes les zones rurales. Tout le monde devra vivre en ville, entassé dans de minuscules espaces de 265 pi2.

 

  • Redéfinition de l’éducation pour faire de chaque personne des sujets obéissants, incapable de faire autre chose que le travail assigné.

 

  • Dépopulation massive de la planète. Environ 6 milliards de personnes devront être éliminées par des moyens divers, dont la vaccination, les maladies virales créées, les « chemtrails », les guerres, la stérilisation, etc.

 

L'Agenda 21 | Commune de Lanteuil (Corrèze – 19)

dimanche 10 octobre 2021

Un usage des animaux pondéré par la science et le gros bon sens

 Dr Charles Danten, MV, MA


Précision liminaire : dans cet article, le terme « végétarien » est un générique englobant toutes les formes de régime à base de plantes, y compris le véganisme ; le terme « viande » est un générique pour tout régime à base de produits animaux y compris le poisson.
***
Certaines formes d’exploitation animale sont toujours légitimes tant et aussi longtemps que des solutions de rechange ne seront pas trouvées, et du moment que c’est vital pour notre espèce, selon les données de la science et du gros bon sens. 


L’élevage

Admettons pour un instant que les végétariens ont raison, que le régime carné est une tradition barbare, néfaste pour la santé et l’environnement, ce ne serait pas une raison pour imposer le végétarisme par la terreur, en saccageant les boucheries et les charcuteries comme les végétariens ont fait récemment en France et au Québec. Proposer, mais ne pas imposer par la force ses convictions à autrui nous semble être un sage conseil. On ne veut pas d’une révolution, mais d’une évolution, par simple précaution, afin d’avoir le temps de s’adapter et de ne pas faire fausse route.
Il est possible qu’un jour nous abandonnions l’alimentation carnée, mais c’est loin d’être fait. À l’heure actuelle, les études qui pointaient dans cette direction sont sérieusement remises en question (1). De fait, il n’est pas certain scientifiquement que le régime carné soit si mauvais pour la santé et l’environnement que le prétendaient jusqu’à maintenant les végétariens. 
Plusieurs études importantes ont en effet démenti les allégations tapageuses des végétariens. Certains scientifiques pensent même que la fameuse pyramide alimentaire de l’Université Harvard est la source de l’épidémie d’obésité morbide et de diabète qui sévit actuellement aux États-Unis, en raison de son importance démesurée accordée aux hydrates de carbone et aux céréales (2).


Avis aux âmes sensibles : sachez que les animaux n’étant pas conscients de leur mort peuvent être élevés et abattus selon les règles de l’art, en minimisant leur stress et leur anxiété. Ce qui présuppose qu’ils soient élevés dans des conditions qui respectent leur besoin de socialisation, d’espace, d’air frais, d’eau et de nourriture saines.
« Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance, et qu’il domine sur le bétail sur toute la terre », dit en résumé Dieu dans la Genèse (I, 26). Nous sommes bien d’accord avec ce principe de domination des humains sur les animaux, mais nous nous devons en retour de traiter ce cheptel providentiel avec le respect qu’il mérite. Ce n'est pas un chèque en blanc.
Dans cette optique, nous réprouvons fortement l’élevage intensif. De fait, à l’instar de l’ethnologue français Jean Pierre Digard, c’est à se demander « si ce type d’élevage ne correspond pas à une logique inconsciente, proche du sadisme, totalement différente en tout cas de celle — productiviste — qui constitue sa raison d’être officielle (3) ». 
Pour le dire autrement, élever des animaux dans des conditions concentrationnaires est non seulement un sacrilège, mais une manière malsaine de s’alimenter. Évitez par conséquent les produits pollués aux antibiotiques et aux additifs alimentaires issus des élevages intensifs, vous vous en porterez mieux et les animaux aussi (4).
Il va sans dire dès lors que les abattages halal et casher, deux traditions inutilement cruelles et irrespectueuses des animaux, n’ont pas leur place dans un pays civilisé comme le nôtre. Si les commandements sacrés ordonnent que le sang s’écoule de l’animal vivant, les méthodes modernes d’abattage correspondent aux rituels religieux bien mieux que la méthode religieuse (5). 
Il faut savoir aussi que la méthode juive d’abattage (shechitat) n’est pas une exigence de l’Ancien Testament, mais du Talmud, une collection de malédictions dirigées contre les non-juifs et un recueil de superstitions qui n’a rien à voir avec l’authentique judaïsme de l’Ancien Testament (6).
Par conséquent, saigner un animal à mort en lui tranchant la gorge sans l’étourdir au préalable, à la manière des djihadistes, est un acte que nous réprouvons avec vigueur. Cette pratique ignoble – interdite en Suisse depuis 1893, plus récemment, en Suède, au Danemark et en Slovénie, et depuis janvier 2019, en Belgique – doit cesser. 

La chasse

Tuer par besoin, pour manger ou se vêtir, oui, mais tuer par caprice pour une fourrure ou un trophée, pour s’amuser et fuir la réalité parfois triste et fastidieuse de la condition humaine, non merci. Tuer un animal n’est pas une alternative au bowling. C’est un acte solennel qui ne devrait jamais être fait à la légère. Mais c’est une façon de voir qui ne se commande pas. Ça doit venir du cœur.
Laissons donc les chasseurs tranquilles. De toute façon, les gens fortement ancrés dans leurs convictions ne changent pas en général, mais finissent par être remplacés par des gens qui pensent autrement. La question est de savoir si oui ou non, cette tradition ancrée dans la préhistoire deviendra un jour obsolète. Rien n’est moins sûr, du moins au Québec, où la chasse gagne de plus en plus en plus d’adeptes, notamment chez les femmes (7). 
Est-ce par un effet de mode ou de tapage publicitaire ? C’est fort possible. Dans la logique marchande actuelle, tous les moyens sont bons pour créer de la richesse, quelles que soient les conséquences ; une marchandisation tous azimuts du vivant que certains trouveront tout à fait légitime, mais qui ne concorde pas avec les valeurs que nous défendons. 
Rappelons pour clore cette section que « le rôle d’un chasseur digne de ce nom n’est pas seulement de chasser le gibier, mais aussi de l’entretenir et de le soigner afin que naisse et se préserve une situation de gibier plus saine, plus forte et plus diversifiée quant aux espèces. Il doit aussi éviter toute cruauté. L’utilisation de pièges douloureux est prohibée » (8).

Les animaux de compagnie

Nous ne sommes pas totalement contre l’usage des animaux à des fins récréatives et thérapeutiques, mais il faudrait arrêter de faire croire au public que ces animaux sont non seulement indispensables, mais mieux traités que les autres catégories d’animaux. C’est tout simplement faux. 
Les bienfaits physiques et psychologiques des animaux ont été massivement exagérés par les médias au service de l’industrie et des groupes d’intérêt qui en tirent profit. Comme le dit le psychologue américain Harold Herzog, du site américain Psychology Today, « l’existence d’un “effet animal” n’est pas un fait établi, mais une simple hypothèse qui n’a pas fait ses preuves (9) ». Plusieurs études importantes, complètement occultées par les médias ont montré que le placébo en plumes et en poils était plutôt nocif, non seulement pour les propriétaires eux-mêmes, mais pour les animaux et l’environnement (10)(11)(12). 
Doit-on pour autant interdire ce succédané qui sert entre autres à adoucir le vide créé par le démantèlement de la famille et l’atomisation de la population par le consumérisme ? Bien sûr que non, mais si on trompe les gens en leur cachant la réalité pour vendre du chien comme on vend du meuble, on provoque des dysfonctionnements significatifs tout au long de la chaîne de consommation, soit au niveau de la production, de la vente, de l’utilisation, de l’entretien et du recyclage. 
Ne pas mentir au public pour faire de l’argent est une chose, mais reconstruire le tissu social que les marchands ont sciemment détruit en est une autre que nous préconisons fortement (13).
Soulignons par ailleurs que les végétariens qui terrorisent les bouchers et les mangeurs de viande sont des amateurs notoires d’animaux de compagnie. Ils ne semblent pas comprendre que cette forme d’exploitation animale est à mettre dans le même sac que les autres formes d’exploitation animale énumérées dans cet article (14)(15)(16). Or, de deux choses l’une : ils ne font pas le rapport pour une raison ou une autre ou ils ne sont pas sincères, mais motivés par des intérêts personnels qui n’ont rien à voir avec les animaux (17)(18)(19).
Nous ne pourrions pas terminer cette section sans mentionner le lien entre la religion et la popularité des animaux de compagnie. De fait, l’amour des animaux, un sentiment qui s’exprime notamment par le végétarisme, la défense et la protection des animaux, le droit des animaux, les soins vétérinaires, voire la simple possession d’un animal de compagnie, s'inscrit dans un mouvement social amorcé au XVIe siècle en Angleterre, à l'aube de la révolution industrielle (20).
À cette époque, comme aujourd’hui (21)(22), on pensait que se mettre à aimer les animaux à la façon des saints comme François d'Assise, le saint patron des animaux, était « un procédé fort ingénieux, pour établir parmi les hommes le règne pur de la charité ». Il s’agissait, souligne l'ethnologue Éric Baratay, « de purifier l'humanité, d’extirper le goût du sang et de la cruauté, de rendre l’homme meilleur pour ses congénères et donc de protéger l’humanité elle-même » (23). Les autorités morales et spirituelles du moment encourageaient les gens à exercer leur compassion, notamment sur un animal de compagnie (24)(25).
Mais comme le constate le philosophe Luc Ferry dans son livre, Le nouvel ordre écologique.L’arbre, l’animal et l’homme, publié aux éditions Grasset en 1992, l’amour des animaux n’est pas l’apanage du bien, du beau et du bon. Toutes les combinaisons sont possibles. On peut être bon et aimer les animaux, on peut être méchant et aimer les animaux, on peut être bon et ne pas aimer les animaux et on peut être méchant et ne pas aimer les animaux.Or, si vous éliminez ce prétendu monopole du Bien sur l’amour des animaux, vous enlevez aux animalistes leur faire-valoir moral, et par conséquent, leur source de pouvoir, car c’est en effet ce monopole qui les fait briller sur le marché de la compassion. 

Quoi qu’il en soit, ceux qui se servent des animaux à cette fin devront bientôt se trouver un autre moyen de signaler leur vertu, car dans un avenir proche, les animaux robots remplaceront les animaux en chair et en os notamment dans les milieux urbains, dans les hospices et dans les hôpitaux spécialisés en soins palliatifs, gériatriques et psychiatriques. Dans un futur proche, il sera par ailleurs de plus en plus mal vu d’exploiter un animal de compagnie pour des raisons ostentatoires ou pour son seul confort et son seul plaisir.

Les chiens de fonction

Les chiens pisteurs et de sauvetage, de même que les chiens de berger et de traîneau jouent un rôle important, pour l’instant irremplaçable. Par contre, nous ne sommes pas du tout convaincu de l’utilité des autres chiens de fonction comme les chiens pour sourds, handicapés et aveugles.
Prenez le chien-guide pour aveugle, par exemple, eh bien, dans l’imaginaire chrétien,
l’aveugle symbolise l’humanité temporairement perdue dans les ténèbres, depuis sa chute du paradis, et qui cherche son chemin vers la rédemption avec l’aide de son fidèle chien, un envoyé de Dieu (26). Or, cette croyance contient à elle seule toute la chimie nécessaire pour entretenir les illusions du public sur l’efficacité de ces chiens, voire leur nécessité, qui à ma connaissance n’a jamais été démontrée scientifiquement. 

Heureusement, la vision artificielle, une technologie qui arrive à maturité, va bientôt remplacer ces chiens robots qui servent surtout à mettre en valeur l’industrie de la zoothérapie et des animaux de compagnie en général, notamment les fabricants d’aliments pour animaux qui financent généreusement les entreprises spécialisées dans la fabrication de chiens prothèses.

La vivisection

Tant qu’il n’existera pas d’alternatives, il serait pour le moment prématuré d’abandonner la vivisection pour la recherche médicale, notamment l’expérimentation chirurgicale, dans des conditions strictes et hautement réglementées. Il existe par contre une foule d’alternatives intéressantes aux essais pharmacologiques et toxicologiques. Il n’est plus nécessaire par ailleurs, pour les mêmes raisons, d’utiliser des cobayes ou des animaux préservés dans le formol pour les classes de biologie du secondaire (lycée), par exemple (28). 

La corrida

Ses opposants assimilent la corrida à de la torture proposée en spectacle. C’est vrai au premier degré, mais symboliquement, au deuxième degré, on peut voir dans la corrida (comme dans l’élevage concentrationnaire et la chasse) une dramatisation vivante de la lutte contre les instincts, notamment la violence, symbolisée dans ce cas particulier par le taureau (29). Dans ce combat à mort, le matador symbolise la raison (logos) qui à l’aide de la volonté (ethos), symbolisée par la cape du toréador, les picadors, les banderilles et l’épée, affaiblissent la pulsion dérangeante (thanathos) pour mieux la mettre hors d’état de nuire.
Heureusement, la corrida est désormais interdite dans la plupart des pays sauf en Espagne et au Pérou où elle a été déclarée « bien d’intérêt culturel ». Nous préférons canaliser nos pulsions les plus dérangeantes dans des activités moins dommageables et beaucoup plus dignes comme le sport, la méditation, voire la prière.

Les zoos

Les zoos sont des archaïsmes que nous aurions avantage à abandonner. Ils ne jouent pas le rôle d’Arche de Noé qu’on leur attribue. Aucune des espèces élevées dans un zoo n’est en mesure de repeupler un habitat quelconque. Comme les animaux qui sont accouplés ne sont plus soumis à la sélection naturelle, après seulement quelques générations, il se produit chez les descendants une dérive génétique qui se traduit par une foule d’anomalies anatomiques, physiologiques et psychologiques. Des défauts parfois d’une subtilité impossible à déceler même par les yeux les plus aguerris. 
En définitive, le problème des espèces en voie de disparition se situant principalement au niveau de la perte d’habitat et des comportements humains, la solution n’est pas dans les zoos dont la fonction principale est de divertir les citadins et de créer de la richesse ; encore une fois, une marchandisation des animaux que certains trouveront légitimes, mais qui n’incarnent pas la mentalité plus conviviale que nous défendons (30)(31).
Nous proposons à la place la diffusion de faux animaux par l’intermédiaire de la projection holographique et de la réalité augmentée, une technologie qui a déjà fait ses preuves en Asie, et qui permet même d’interagir avec les animaux par le biais d’une application de téléphone « intelligent ».

Les parcs aquatiques

On peut mettre dans le même sac les parcs aquatiques, notamment pour la delphinothérapie. Selon les scientifiques Marino et Lilienfield, les plus grands spécialistes au monde des cétacés, la delphinothérapie est fréquemment associée chez les humains à des blessures et à des infections, et les dauphins font l’objet d’une chasse effrénée, aussi méconnue que cruelle (32)(33). 
Enfin, toutes les thérapies assistées par l’animal ont ce que les économistes nomment un « coût d’opportunité », c’est-à-dire que l’argent et l’énergie que les parents dépensent sur une « thérapie » qui ne donne aucun résultat tangible ne sont plus disponibles pour investir dans des moyens plus éprouvés et sécuritaires comme ceux qui sont offerts par l’assistance publique et divers autres organismes à vocation caritative (34).

Les cirques

Les cirques quant à eux sont de moins en moins populaires. Ils ne sont plus dans l’air du temps. Emprisonner des animaux dans des conditions inhumaines pour leur faire faire des trucs de singe pour impressionner la galerie n’est plus tellement apprécié par le public. Le Cirque du Soleil a bien compris le message, au bon moment, et c’est ce qui explique son succès.

En conclusion

L’exploitation animale, sous toutes ses formes, doit progressivement diminuer. Commençons par éviter les traitements abusifs comme l’élevage intensif, la chasse aux trophées, les placébos de poils et les cirques. N’attendons pas que la science rende finalement inutile l’usage des animaux de laboratoire et de compagnie pour améliorer dès maintenant leurs conditions de vie ou abandonner tout simplement leur usage lorsque c’est possible. 
Charles Dantena une formation universitaire en agronomie et en médecine vétérinaire. Il a pratiqué la médecine vétérinaire pendant 18 ans, dont 10 à son propre compte. 

Bibliographie

Bernardina, Sergio Dalla (2008). L’éloquence des bêtes. Métailié.
Bousquet, Suzanne (2019). Du cachère au halal: Quand cupidité, politique et sournoise destruction de la civilisation occidentale s’entremêlent. Publié à compte d’auteur. 
Danten, Charles (2015). Un vétérinaire en colère. Sur les chemins de la rédemption. Samizdat. La première version de ce best-seller québécois a été publiée par VLB en 1999.
Digard, Jean-Pierre (2005). Les Français et leurs animaux : Ethnologie d’un phénomène de société. Fayard, Pluriel Éthnologie.
Ewen, Stuart (2014). La société de l’indécence. Publicité et genèse de la société de consommation. Éditions Le Retour aux Sources.
Ferry, Luc (1992). Le nouvel ordre écologique. L’arbre, l’animal et l’homme.Grasset.
Le Prince, Juda  (2020). Talmud. Voyage au bout de la nuit. Éditions Saint Agobard.
Tuan, Yi-Fu (1998). Slaves of Our Affection. The Making of Pets. Yale University Press.
West, Patrick (2004). Conspicuous compassion. Why sometimes it really is cruel to be kindCivitas.
Références
1. Bradley C. Johnston et coll. (2019). Unprocessed Red Meat and Processed Meat Consumption: Dietary Guideline Recommendations From the Nutritional Recommendation. Annals of Internal Medicine.
2. Meat is back on the menu, & scientists who want to ban cows for the sake of the planet are outraged. RT Question more. [En ligne]. 
3. Jean-Pierre Digard (2005). L’élevage industriel. Les Français et leurs animaux : Ethnologie d’un phénomène de société. Fayard, Pluriel Éthnologie, p. 4.
4. Tiffanie Ardoin Saint Amand (2004). La règlementation européenne face a l’évolution de la societé : les exemples des antibiotiques facteurs de croissance et du bien être animal en production porcine. Thèse pour obtenir le grade de docteur vétérinaire diplôme d’État présentée et soutenue publiquement en 2004 devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, [en ligne].
5. Suzanne Bousquet, (2019). Du cachère au halal: Quand cupidité, politique et sournoise destruction de la civilisation occidentale s’entremêlent. Publié à compte d’auteur. 
6. Juda Le Prince (2020). Talmud. Voyage au bout de la nuit. Éditions Saint Agobard.
7. La chasse gagne de plus en plus d’adeptes au Québec. Publié le samedi 14 mars 2015 sur le site de Radio-Canada : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/711301/chasse-hausse-adeptes-quebec
8. Luc Ferry (1992). Le nouvel ordre écologique. L’arbre, l’animal et l’homme.Grasset, p. 167.
9. Harold Herzog (2011). The Impact of Pets on Human Health and Psychological Well-Being: Fact, Fiction, or Hypothesis?Current Directions in Psychological Science20(4) 236–239.
10. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (2008). Éthique animale. PUF.
11. Jean-Luc Vadakarn (1992). Parle à mon chien, ma tête est maladeAlbin Michel.
12. Michael W. Fox (1990). The American Way of exploiting animalsSt. Martin's Press.
11. Stuart Ewen (2014). La société de l’indécence. Publicité et genèse de la société de consommationÉditions Le Retour aux Sources.
12. Stuart Spencer (2006). History and Ethics of Keeping Pets: Comparison with Farm Animals. Journal of Agricultural and Environmental Ethics; 19: 17-25. 
13. Leslie Irvine (2004). Pampered or Enslaved? The Moral Dilemmas of Pets. International Journal of Sociology and Social Policy; 24 (4): 5-16.
14. Charles Danten (2015). Un vétérinaire en colère. Sur les chemins de la rédemption. Samizdat. La première version de ce best-seller québécois a été publiée par VLB en 1999.
15. Patrick West (2004). Conspicuous compassion. Why sometimes it really is cruel to be kind. Civitas.
16. Yi-Fu Tuan (1998). Slaves of Our Affection. The Making of Pets. Yale University Press.
17. Sergio Dalla Bernardina (2008). L’éloquence des bêtes. Métailié.
18. Keith Thomas (1983). Dans le jardin de la nature. La mutation des sensibilités en Angleterre à l’époque moderne (1500-1800). Gallimard (Bibliothèque des histoires).
19. Temple Grandin et Catherine Johnson (2009). Animals make us human. Houghton Mifflin Harcourt. Kathleen Kete. Ouvr. cité.
20. Karine-Lou Matignon (2000). Sans les animaux, le monde ne serait pas humain. Albin Michel.
21. Éric Baratay (1995). « Respect de l’animal et respect de l’autre, l’exemple de la zoophilie catholique à l’époque contemporaine. » Des bêtes et des hommes : un jeu sur la distance : 255-265.
22. Éric Baratay (1998). « Le Christ est-il mort pour les bêtes? » Étude Rurales : 27-48.
23. Jean-Pierre Albert (1995). « L’Ange et la Bête : Sur quelques motifs hagiographiques. » Des bêtes et des hommes : un jeu sur la distance : 255-265.
24. Corinne Morel (2004). Dictionnaire des symboles, mythes et croyances.L’Archipel. 
25. Paul Ronecker (1994). Le symbolisme animal : Mythes, croyances, légendes, archétypes, folklore, imaginaire.Éditions Dangles.
26. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer. Ouvrage cité.
27. Luc Ferry. Ouvrage cité, p. 97.
28. Jean-Claude Nouët (1998). « Zoos » dans Si les Lions pouvaient parler. Essais sur la condition animale. Sous la direction de Boris Cyrulnik. Paris : Quarto Gallimard : 543.
29. Eric Baratay et Elizabeth Hardouin-Fugier (2002). Zoo, a history of zoological gardens in the west. Reaction books.
30. Marino Lori et Lilienfield Scott (1998). Dolphin-Assisted Therapy: Flawed Data, Flawed Conclusions. Anthrozoös; 11(4).
31. Marino Lori et Lilienfield Scott (2007). Dolphin-Assisted therapy: More Flawed Data and More Flawed Conclusions. Anthrozoös; 20 (3) : 239-249.
32. Lori Marino et Scott Lilienfeld (2007). Dolphin «therapy »: a dangerous fad, Researchers warn.Science Daily, [en ligne].